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L’ostéopathie, ça existe aussi pour les chevaux !

Article écrit pour une revue équestre bulgare
 
Créé le : mardi 26 juillet 2011 par Barbara Grozdanov

Dernière modificaton le : dimanche 31 juillet 2011

Vous avez peut-être déjà entendu parler d’ostéopathie...il paraît que ça peut aider à résoudre des problèmes d’otites chez les enfants, soulager des douleurs de dos installées depuis plusieurs années, redonner vie à des intestins bloqués, etc. Les échos par rapport à l’ostéopathie sont nombreux mais malheureusement pas très clairs, ce qui laisse parfois entendre que l’ostéopathie est du charlatanisme.
L’ostéopathie est une médecine holistique qui a été étudiée et mise en pratique par un américain au XIXe siècle : Docteur Andrew Taylor Still. Depuis, elle a été adoptée aux Etats-Unis, puis voyagé pour arriver en Angleterre par laquelle elle a commencé à s’étendre en Europe occidentale.

L’ostéopathie ? C’est quoi ?

Elle tient compte du corps dans son ensemble et ne s’intéresse pas uniquement au symptôme.
Un corps en bonne santé est un corps en équilibre, qui sait s’adapter à son environnement . Pour satisfaire à cette règle, toutes les fonctions du corps doivent pouvoir fonctionner avec liberté, sans contraintes.
Or, certains traumas, chocs, sont trop violents par rapport à notre physiologie. Le corps n’a pas le temps d’absorber ces chocs alors il va se protéger. Pour ce faire, il va, par exemple, verrouiller une articulation pour éviter que la contrainte ne soit trop forte et qu’elle ne casse.

L’unité du corps, premier principe d’ostéopathie :

Cette articulation est en lien avec plusieurs organes ou autres parties du corps par des systèmes de ligaments, fascias, tendons, artères et nerfs. Une fois que cette articulation est réduite dans son mouvement, par le biais des différents liens qu’elle entretient avec les autres parties du corps, elle va influencer le fonctionnement de ces dernières qui vont à leur tour probablement réduire leur capacité de mouvement, voire même, se bloquer dans une certaine position.
Les conséquences des blocages ostéo-articulaires sont donc multiples : blocage de l’information neurologique, de la vascularisation, du retour veineux, etc., avec leurs conséquences relatives.
L’ostéopathie compte encore trois grands principes auxquels elle se tient :

1. Règle de l’artère.
2. La structure gouverne la fonction et vice et versa.
3. L’homéostasie.

Règle de l’artère :

Il est important que la circulation artérielle se fasse de la manière la plus dégagée dans tout le corps. Un blocage ostéo-articulaire peut comprimer une artère dont le débit sera diminué. L’artère permet le transport du sang oxygéné, riche en nutriments qui vont aller nourrir les différents tissus. Si le sang artériel n’est plus apporté de manière efficace, les tissus irrigués par cette artère comprimée vont donc manquer de nutriments et ils ne pourront plus répondre à leurs fonctions efficacement.

Il est possible de porter le raisonnement plus loin...au niveau veineux et lymphatique. Un œdème se résorbera d’autant plus facilement si les veines et les canaux lymphatiques ne sont pas comprimés, les toxines seront drainées plus efficacement.

La structure gouverne la fonction :

Une articulation réduite dans sa mobilité ne va plus être irriguée de manière satisfaisante. Les tissus intrinsèques vont, avec le temps, se détériorer. L’articulation ne pourra plus fournir le même travail que si elle était saine, la fonction sera donc diminuée.

L’homéostasie :

Le corps a tous les outils pour guérir, pour autant que l’équilibre des réactions chimique puisse se faire pour s’adapter au milieu dans lequel il évolue. L’ostéopathe va donc devenir un spécialiste du mouvement. Il va essayer de redonner la mobilité à chaque articulation, aux organes et aux différents tissus afin de libérer les voies des artères, des veines et laisser libre passage au système lymphatique.

Évidemment, ces trois principes ne peuvent pas suffire lorsque les conditions environnementales ne sont pas satisfaisantes. Prenons l’exemple d’une personne qui viendrait en traitement pour des acidités gastriques et une sensation d’étouffement, l’ostéopathe va pouvoir travailler au niveau du diaphragme, détendre les tissus et réguler les fonctions de l’estomac. Mais si le patient continue à être stressé au niveau du travail, mange trop gras et boit des boissons gazeuses et sucrées... le traitement sera moins efficace contrairement à un patient qui se prend en charge et qui modifie un peu son mode de vie. L’ostéopathe n’est pas un faiseur de miracles.

L’ostéopathie pour les chevaux, pourquoi ?

Les chevaux sont soumis à des contraintes comme n’importe quel sportif humain. Il est donc primordial de leur offrir des soins pour qu’ils puissent être en forme optimale pour effectuer le travail qu’on leur demande. C’est feu le Docteur Giniaux, vétérinaire et ostéopathe humain, qui a été le pionnier dans l’adaptation de cette médecine aux chevaux depuis 1985.

Un exemple :

Un blocage entre C7 et D1 (dernière vertèbre cervicale et première vertèbre dorsale) peut comprimer un nerf rachidien (nerf qui sort entre deux vertèbres et qui est aussi responsable, dans ce cas, des informations neurologiques pour tout le membre inférieur). L’information neurologique ne passant plus, le cheval va commencer à trébucher de l’antérieur relatif. En posant le pied un peu mal, il va se bloquer au niveau du paturon. Pour compenser ce manque de mobilité à ce niveau, l’épaule va devoir fournir plus de travail, et tirer plus vers l’avant. Le muscle grand dorsal qui lui se fixe au niveau de l’humérus, du dos et de l’ilium va être mis en contrainte, alors le corps qui s’adapte à cette nouvelle position de l’épaule va abaisser la hauteur de la hanche. Cette torsion risque d’engendrer un blocage au niveau du dos car la colonne vertébrale doit elle aussi s’adapter à cette nouvelle attitude. On aura donc un cheval qui se traverse, qui ‘arrive plus à prendre un départ au galop, qui refuse l’obstacle, etc.

Un cheval est un animal qui, lorsqu’il est à l’état sauvage, passe 16 heures de son temps à brouter. Il se déplace régulièrement pour rechercher les différents aliments dont il a besoin (racines, herbes,...). C’est un animal grégaire qui a besoin de compagnie.

C’est aussi une proie, donc c’est un animal qui est aux aguets, de peur de se faire attaquer.

Les conditions actuelles de détention des chevaux ne répondent que moyennement aux réels besoins de ces animaux. Des boxes trop exigus, pas de contact entre congénères, nourriture souvent trop riche, etc.
L’ostéopathe animalier s’occupe aussi d’observer l’environnement dans lequel le cheval vit afin de pouvoir apporter le meilleur soin à son patient. Il est important de discuter avec le propriétaire afin d’optimiser la guérison du cheval.

L’ostéopathie est aussi une médecine préventive. En effet, elle permet de prévenir l’installation de restrictions qui, à la longue, risquent de conduire à des lésions plus graves. Une séance avant et une après la saison de compétition permettent d’optimiser le potentiel du cheval. Lors de boiteries récidivantes, il ne faudrait pas hésiter à faire consulter par un ostéopathe.

Et le vétérinaire dans tout ça ?

L’ostéopathie ne remplace pas une consultations vétérinaire. Ces deux médecines sont complémentaires et devraient collaborer pour donner les meilleures chances de rétablissement. L’ostéopathe n’utilise que ses mains comme outil diagnostique et s’occupe de la mobilité des tissus. Maintenant, si le cheval est atteint de maladies, de fractures, etc, l’ostéopathe se doit de référer le cas au vétérinaire. A l’inverse, lorsqu’un vétérinaire voit une boiterie récidivante, un cheval qui trébuche, qui se traverse, qui a un torticolis, etc, il pourrait le référer à l’ostéopathe animalier.

L’ostéopathie trouve donc sa place dans le suivi des animaux qui nous accompagnent.



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