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Divers articles sur les fascias

Christian Courraud
 
Créé le : mardi 3 avril 2018 par Christian Courraud

Dernière modificaton le : vendredi 5 avril 2024

Divers articles sur les fascias

Christian Courraud


Le Site de l’Ostéopathie remercie Christian Courraud et TMG Concept de l’avoir autorisé à présenter ces articles


 Structure et distribution d’un interstitium non reconnu dans les tissus humains


Les auteurs : Petros C. Benias, Rebecca G. Wells, Bridget Sackey-Aboagye, Heather Klavan, Jason Reidy, Darren Buonocore, Markus Miranda, Susan Kornacki, Michael Wayne, David L. Carr-Locke & Neil D. Theise

Titre original : Structure and Distribution of an Unrecognized Interstitium in Human Tissues
Scientific Reports volume 8, Article number : 4947 (2018) - doi :10.1038/s41598-018-23062-6

Résumé
L’endomicroscopie laser confocale (pCLE) fournit une imagerie histologique en temps réel des tissus humains à une profondeur de 60 à 70 μm pendant l’endoscopie. Le pCLE de la voie biliaire extra-hépatique après injection de fluorescéine a montré un profil réticulaire dans les sinus remplis de fluorescéine qui n’avaient pas de corrélat anatomique connu. La congélation du tissu de biopsie avant la fixation a préservé l’anatomie de cette structure, démontrant qu’elle fait partie de la sous-muqueuse et d’un espace interstitiel rempli de liquide jusque-là inappréciable, drainant vers les ganglions lymphatiques et soutenu par un réseau complexe de faisceaux de collagène épais.
Ces faisceaux sont tapissés par intermittence d’un côté par des cellules de type fibroblastes qui se colorent avec des marqueurs endothéliaux et de la vimentine, bien qu’il existe une interface très inhabituelle et étendue non reliée entre les protéines matricielles des faisceaux et le fluide environnant. Nous avons observé des structures similaires dans de nombreux tissus soumis à une compression intermittente ou rythmique, y compris les sous-muqueuses de l’ensemble du tractus gastro-intestinal et de la vessie, du derme, des tissus mous péri-bronchiques et péri-artériels et du fascia.
Ces structures anatomiques peuvent être importantes dans la métastase du cancer, l’œdème, la fibrose et le fonctionnement mécanique de plusieurs ou de tous les tissus et organes. En somme, nous décrivons l’anatomie et l’histologie d’un espace macroscopique, rempli de liquide, jusque-là méconnu, bien que répandu dans et entre les tissus, une nouvelle expansion et spécification du concept de l’interstitium humain.


 Liens entre des concepts édités par Still et les données récentes de recherche sur les fascias


Auteurs : Thomas W. Findley, MD PhD, Mona Shalwala, MS-IV

Titre original : Fascia Research Congress Evidence from the 100 year perspective of Andrew Taylor Still
Journal of Bodywork and Movement Therapies - July 2013Volume 17, Issue 3, Pages 356–364 - DOI : https://doi.org/10.1016/j.jbmt.2013.05.015 (accès libre)

Résumé
Il y a plus de 100 ans, AT Still MD a fondé la médecine ostéopathique, et a décrit spécifiquement l’aponévrose comme une couverture, avec des origines communes de couches du système fascial malgré des noms divers pour les parties individuelles. La fascia facilite le glissement et l’écoulement des fluides et est hautement innervée. Le fascia est intimement impliqué dans la respiration et dans la nutrition de toutes les cellules du corps, y compris celles de la maladie et du cancer. Cet article passe en revue les informations présentées lors des trois premiers congrès internationaux de recherche sur la fascia en 2007, 2009 et 2012 du point de vue de Dr Still, que l’aponévrose est vitale pour la croissance et le soutien des organismes, et où la maladie est semée.


  Defining the fascial system


Cet article essentiel présente une définition originale et consensuelle du « système fascial » dans une perspective holistique et fonctionnelle mettant en avant la continuité tissulaire et les propriétés de ce tissu. Cette définition a le mérite de se rapprocher de la perspective globalisante et unificatrice du fascia évoquée par les cliniciens.

 Titre : Defining the fascial system
Auteurs : Adstrum S., Hedley G., Schleip R., Stecco C., Yucesoy C.A.
Revue : Journal of Bodywork & Movement Therapies 21 (2017) 173e177
Article original :  ici (pour les membres de la Fascia Research Society) ou en accès libre sur Researchgate

Présentation d’un résumé de l’article en français

 Le terme fascia est couramment utilisé par des chercheurs et des cliniciens mais sa définition reste encore imprécise. L’utilisation de ce terme peut nuire à la communication sur le fascia dans le monde et entre les chercheurs et les multiples praticiens qui s’adressent ou font référence à ce tissu.
La Société de Recherche sur le Fascia (FRS) a créé un comité d’experts (Fascia Nomenclature Comitee - FNC) chargé de clarifier la terminologie et de proposer une définition plus précise de ce terme. Les travaux de ce comité ont abouti à la création de deux définitions distinctes : celle de « fascia » et de « système fascial ». Cet article présente la définition du système fascial proposée FNC.

Introduction
En médecine conventionnelle, le terme Fascia est couramment rencontré et utilisé en anatomie pour désigner des structures très diverses (tendon membraneux, aponévrose, tissu conjonctif lâche ou profond, système connectif global) mais le terme fascia n’a jusque-là pas été scientifiquement précisé. De plus, de nombreux cliniciens utilisent fréquemment le terme fascia de manière non conventionnelle en le désignant comme un système global parcourant le corps humain.
Une tension existe donc entre les tenants d’une définition classique (descriptive et anatomique) et ceux attachés à une définition plus “holistique” (plus fonctionnelle et élargie). Il était donc nécessaire de définir plus précisément ce terme afin de créer un langage commun et de faciliter la communication entre les cliniciens et les chercheurs.
Bien que dans un premier temps, les membres du FNC n’aient pu parvenir à un consensus précis sur la définition du fascia, ils ont conclu que le fascia est perçu simultanément de deux manières principales (morphologique et fonctionnelle) au sein de la communauté interdisciplinaire de recherche sur le fascia. Ils ont également constaté que ces deux perspectives étaient divergentes et non congruentes entre elles.
Si une définition stricte du fascia convient aux anatomistes, celle-ci devient inopérante dès lors qu’on intègre les aspects fonctionnels du fascia (exemple : transmission de force, sensibilité) et si on considère les nombreuses structures fibreuses pouvant être considérées comme du fascia (aponévroses, tendons, capsules, ligaments). Dans ces conditions, une définition plus holistique paraît plus adaptée à cette perspective.
Face à ce constat, le FNC est tombé d’accord sur la nécessité de développer deux nouvelles définitions pouvant représenter équitablement le terme fascia tel qu’il est largement reconnu par la communauté interdisciplinaire des chercheurs et cliniciens du fascia. Une première définition est nécessaire pour circonscrire ce qui est entendu sous le vocable fascia et quels tissus ce terme désigne. Cette perspective est essentielle pour décrire les fascias, identifier et isoler ses différentes couches, étudier et évaluer leurs comportements et leurs altérations in-vivo et enfin pour comparer les études effectuées dans différents types de population (revues de littérature et méta-analyses) (Stecco C.). Une seconde définition plus large et fonctionnelle doit également être créée afin de répondre à l’exigence unanimement reconnue d’expliquer le système fascial c’est-à-dire ce vaste réseau connectif qui investit tout le corps et s’influence mutuellement et réciproquement (Stecco A., 2004).

Définitions du fascia et du système fascial
Le FNC, a d’abord proposé une nouvelle définition précise du fascia alignée sur la définition donnée par la Terminologia Anatomica (FCAT, 1998) : “Un fascia est une gaine, un feuillet ou tout autre agrégat dissécable de tissu conjonctif qui se forme sous la peau pour attacher, envelopper et séparer les muscles et les autres organes internes.”. Cette définition a été soumise à la Federative International Programme on Anatomical Terminologies (FIPAT) et est actuellement à l’étude.
Un sous-groupe du FNC s’est attaché à donner une définition fonctionnelle du système fascial en s’appuyant sur l’évolution croissante de la connaissance scientifique se rapportant à l’étude du réseau fascial et à son interdépendance et interaction au service de la fonction et du mouvement. Il a été décidé de respecter la nomenclature anatomique préexistante. 
La définition finale proposée par ce groupe est présentée en ces termes : “Le système fascial est un continuum tridimensionnel des tissus conjonctifs fibreux, mous, lâches et denses contenant du collagène qui imprègnent le corps humain. Il comprend les tissus adipeux, les adventices et les gaines neurovasculaires, les aponévroses, les fascias profonds et superficiels, l’épinèvre, les capsules articulaires, les ligaments, les membranes, les méninges, les expansions myofasciales, le périoste, les rétinaculae, les septa, les tendons, les fascia viscéraux et tous les tissus conjonctifs intra et intermusculaires, y compris l’endo, le péri et l’épimysium.Le système fascial interpénétre et recouvre tous les organes, muscles, os et fibres nerveuses, dotant le corps d’une structure fonctionnelle et fournissant un environnement qui permet à tous les systèmes du corps de fonctionner d’une manière intégrée.

Discussion
Cette définition originale du système fascial adopte une perspective holistique apparaissant dans plusieurs définitions « fonctionnelles » et notamment dans celle proposée récemment par Findley et Schleip (Fascia Research Congress 2007). Elle est également une condition préalable à l’examen de la morphologie complexe de ce système et à son fonctionnement dynamique.
Le mot continuum a été choisi parce qu’il met en évidence la continuité tridimensionnelle de ce système fascial, propriété essentielle pour comprendre sa contribution à la génération et à la transmission des contrainte mécaniques ainsi qu’à d’autres formes de communication d’information à travers le corps (neurologique, biochimique). Ce terme est parfaitement en accord avec la continuité du tissu fascial observée par plusieurs anatomistes (Bichat, 1813, Still, 1899, Godman, 1824, Gallaudet, 1931), histologistes (Ross et Pawlina 2011) et chirurgiens (Guimberteau, 2015). Cette continuité intrinsèque fasciale intègre de nombreuses et diverses parties anatomiques (ligaments, méninges, tendons) et rejoint le travail quotidien de nombreux praticiens.
La liste des structures anatomiques mentionnées dans cette définition n’est pas nécessairement complète mais l’objectif premier était de définir le concept de système fascial. D’autre part plusieurs termes tels que network, réseau ou matrice (par exemple, Myers, 2014b, Schleip et al., 2012b, Schultz et Feitis, 1996) apparus récemment dans la littérature peuvent être considérées comme ayant un sens similaire.
La définition reconnaît également que le tissu conjonctif est un tissu de base subdivisé en trois catégories : le tissu conjonctif embryonnaire (mésenchyme, tissu conjonctif muqueux), le tissu conjonctif propre (tissu conjonctif lâche et dense) et le tissu conjonctif spécialisé (sang, os, cartilage, tissu adipeux, tissu hématopoïétique, tissu lymphatique) (Ross et Pawlina, 2011). Elle indique que le système fascial est constitué de plusieurs types de tissus conjonctifs (tissus aréolaires, denses, réguliers /irréguliers, adipeux) et non d’un seul.
Le terme “tissu mou” (“soft”) a pour vocation de distinguer le tissu conjonctif fascial du cartilage et de l’os, ces deux dernières structures étant plus dures et des spécialisations du tissu conjonctif. Il a été choisi préférentiellement à d’autres termes (tissu fibreux, tissu conjonctif proprement dit, tissu lâche, de soutien) conformément au terme actuellement préconisé dans la Terminologia Histologica (FAPAT, 2008).
Le terme contenant du collagène (“collagen-containing”) permet de distinguer le fascia du muscle, qui est souvent classé comme une forme “spécialisée” de tissus mous.
Cette définition intègre enfin le principe largement admis que le système fascial remplit plusieurs fonctions importantes dans le corps humain (architecturales et structurelles, neurologiques, transmission des contraintes biomécaniques, mécano-transduction). Toutefois, elle ne cherche pas à en identifier la totalité et la multiplicité et laisse la porte ouverte à la découverte de nouvelles propriétés.

Conclusion
En conclusion, les auteurs rappellent que la volonté de la FRS à travers le FNC était de favoriser le développement et la définition de ce nouveau terme “système fascial” afin de faciliter et de rendre claire et opérationnelle la communication internationale interdisciplinaire et interprofessionnelle sur le fascia. Ils recommandent vivement que les termes “fascia” et “système fascial” soient largement adoptés et utilisés dans les futures communications orales et écrites sur le fascia.


 La médecine physique doit tenir compte de l’omniprésence du fascia


Article sur le fascia qui nous parait fondamental pour tous les professionnels de la thérapie manuelle, de la rééducation et de la réhabilitation qui s’interrogent sur la place du fascia dans leur pratique clinique.
Comme nous le faisons régulièrement, nous avons sélectionné un article sur le fascia qui nous parait fondamental pour tous les professionnels de la thérapie manuelle, de la rééducation et de la réhabilitation qui s’interrogent sur la place du fascia dans leur pratique clinique.
L’article dont nous présentons un résumé traduit en français est paru en 2014.

Auteurs  : Kwong, E. H., Findley, T. W.
Titre : Fascia-Current knowledge and future directions in physiatry : Narrative review.
Publié dans : The Journal of Rehabilitation Research and Development. 2014. Volume 51. n° 6, 875-884.
L’article original en anglais est en accès libre ici, ou ici.

Introduction
Après avoir donné une définition récente du fascia (issue du 3e Fascia Research Congress), les auteurs rappellent que ce dernier est partie prenante de tous les grands systèmes corporels (cardio-vasculaire, respiratoire, gastro-intestinal, musculo-squelettique et neurologique) et que sa connaissance présente un intérêt certain pour tous les thérapeutes. Ils présentent ensuite les différentes fonctions du fascia, leur implication dans la compréhension du fonctionnement du système musculo-squelettique et suggèrent que ces données nouvelles pourraient constituer les bases d’un nouveau paradigme. Une première partie présente les fonctions du fascia et leur rôle dans le système musculo-squelettique, une deuxième partie explique l’implication du fascia dans les mécanismes douloureux musculo-squelettiques et une troisième aborde les mécanismes d’action de la thérapie manuelle et de l’acupuncture.

Fonctions du fascia
Les auteurs ont sélectionné, dans la littérature, 5 grandes fonctions qui apportent un regard neuf sur le rôle du fascia dans le fonctionnement du système musculo-squelettique :

- Affirmation d’une continuité fasciale à travers tout le corps entourant et pénétrant les muscles et les reliant les uns aux autres créant ainsi une connexion fonctionnelle myofasciale ;

- Découverte du rôle essentiel du fascia dans la transmission de la force musculaire (myofascial force transmission) : 30% de la force déployée par la contraction musculaire est transmise par le secteur extra-musculaire (épimysium) et non par le tendon. Grâce aux connexions myofasciales, la force musculaire est répartie et dispersée dans les muscles environnants (à distance, antagonistes). La force musculaire ainsi transmise localement et à distance peut modifier la tension ou l’étirement de muscles éloignés (système de tension réciproque) ;

- Implication du fascia dans la mécano-transduction  : la force mécanique myofasciale étant transmise au niveau tissulaire et cellulaire, elle affecte le fonctionnement biologique (mécano-transduction). Les fibroblastes qui composent le fascia et participent à la synthèse et au remodelage de la matrice extra-cellulaire (MEC), changent ainsi de forme en fonction des tensions et des forces transmises à travers le réseau fascial. La répétition des contraintes mécaniques sur ces fibroblastes est susceptible d’induire des changements dans le remodelage tissulaire (cicatrisation) et la sécrétion des médiateurs de l’inflammation ;

- Capacité de glissement des tissus fasciaux : elle dépend de son hydratation et de la production d’acide hyaluronique. Les fascias, organisés en couches, ménagent des interfaces qui permettent le mouvement (le fascia sous cutané glisse sur le fascia profond et le muscle se contracte grâce aux glissements entre le fascia profond et l’épimysium). Ces glissements entre couches fasciales sont possibles grâce à un système connectif appelé "système micro-vacuolaire" retrouvé à tous les niveaux d’organisation du système musculo-squelettique (tendon, crâne, cou, épaule,...). Ce système visco-élastique se comporte comme un gel qui lubrifie et absorbe les forces de cisaillement et permet un mouvement sans friction (système coulissant). L’acide hyaluronique produit par le fascia profond favorise plus particulièrement le glissement entre le muscle et ses fascias et entre les différentes unités motrices. Les modifications d’acide hyaluronique altèrent les propriétés de glissement du muscle, créent des troubles de la sensibilité et des douleurs myofasciales ;

- Existence d’une innervation fasciale  : bien que traditionnellement le fascia soit impliqué dans des douleurs telles que la fasciite plantaire, le syndrome des loges ou les trigger points myofasciaux, il peut aussi l’être dans d’autres troubles musculo-squelettiques douloureux mais aussi de la proprioception. Le fascia joue ainsi un rôle dans les douleurs lombaires (changements dégénératifs du fascia thoraco-lombaire et présence de fibres nociceptives et sympathiques). Des terminaisons nociceptives et sympathiques ont également été observées dans d’autres parties du corps (principalement autour des vaisseaux ce qui pourrait expliquer les douleurs ischémiques). Des récepteurs proprioceptifs (Ruffini et Pacini) ont été identifiés dans diverses expansions fasciales ou localisés dans des zones de transmission de la force myofasciale (fuseaux musculaires) suggérant une fonction proprioceptive statique et dynamique. Il n’y a ainsi pas de division claire entre les terminaisons nerveuses "musculaires" et "ligamentaires ou fasciales" et toute contraction musculaire entraîne un étirement simultané du tissu fascial. Tout dysfonctionnement des structures fasciales peut alors potentiellement jouer un rôle important dans la douleur ou influencer la proprioception. 

Blessure et fascia
L’inflammation après lésion pourrait avoir un rôle dans la modification du fascia. La production de substances inflammatoires combinée à un environnement tendu peuvent entraîner l’activation de fibroblastes en myofibroblastes créant des modifications de l’expression des gènes et entraînant des changements dans la matrice extracellulaire (altération de la production d’acide hyaluronique). Cela peut entraîner une restriction dans le fascia, conduisant à une modification des lignes de la force et de la contraction musculaire. Ces processus peuvent également contribuer à la diminution du mouvement entre les couches fasciales. Avec le temps, ces changements biomécaniques pourraient conduire à une diminution de la force et de la coordination, et finalement à la douleur et au dysfonctionnement.
Ces mécanismes physiopathologiques peuvent expliquer certaines pathologies telles que la fibromyalgie ou les lésions musculo-squelettiques avec altération de la proprioception.

Traitement
Les mécanismes d’action des thérapies manuelles sur le fascia sont encore assez mal connus. Toutefois, si comme cela est suggéré dans l’article, des altérations du fascia peuvent causer douleur et dysfonctionnement, les auteurs émettent l’hypothèse que l’effet de la thérapie manuelle pourrait être expliquée par la restauration de l’état physiologique du fascia  : rétablissement de la mobilité en ré-optimisant la distribution des lignes de force dans le fascia, normalisation de la morphologie des fibroblastes et atténuation des réponses inflammatoires, action sur la production d’acide hyaluronique et les propriétés de glissement, changements immédiats et retardés au niveau cellulaire.
Les auteurs abordent aussi les liens entre tissu conjonctif et méridiens d’acupuncture : les stimuli mécaniques par acupuncture pourraient induire un remodelage de la matrice extracellulaire et contrecarrer tout dysfonctionnement du fascia.
Ils évoquent également l’importance de conduire d’autres recherches sur la façon dont le fascia peut être traité par d’autres approches telles que l’exercice physique, les médicaments ou la chirurgie.

Discussion, conclusion
Les auteurs rappellent que la médecine physique relève du modèle biomédical axé sur la pratique fondée sur les preuves. De nouvelles recherches sont ainsi nécessaires pour compléter les expériences des thérapeutes qui traitent les troubles musculo-squelettiques.
Ils rappellent aussi que le traitement des troubles affectant le système musculo-squelettique peut nécessiter de se centrer sur le réseau fascial et que les connaissances fondamentales et cliniques du fascia fourniront bientôt des informations importantes qui pourront changer la pratique clinique : lorsque la structure et les fonctions du fascia seront élucidées, la physio-pathologie de nombreux troubles musculo-squelettiques et leurs conséquences pourront être mieux expliqués et les stratégies de traitement optimisées.
Pour conclure, les auteurs considèrent que le fascia n’est pas seulement une structure anatomique mais un concept qui peut amener un changement de perspective sur la façon dont fonctionne le système musculo-squelettique. Ils rappellent également qu’il y a plus de 100 ans, A. T. Still, fondateur de la médecine ostéopathique avait attribué un rôle essentiel au système fascial dans sa pratique clinique.



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