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40A - Technique ostéopathique sur les muscles oculomoteurs et répercussion sur le système postural

jeudi 7 avril 2016 par Véronique Martin Morvan

Introduction :

L’abord de l’ostéopathie est holistique et vise a redonner une liberté de mouvement à la personne. Mais parfois ce n’est pas suffisant, le résultat escompté n’est pas au rendez-vous, pas de mieux-être, la douleur ne cède pas.

C’est pourquoi j’ai entamé ce DIU en Posturologie Clinique pour mieux comprendre la posture, et également pour comprendre le travail des podologues et des orthoptistes. L’ostéopathie peut avoir toute sa place en posturologie du fait de sa vision globale et peut être un bon complément du travail de l’orthoptiste, du podologue et de l’orthodontiste.

Dans ce mémoire, nous allons nous intéresser à l’entrée visuelle. Et nous poser la question si un traitement ostéopathique portant sur la musculature oculomotrice retentit sur le système postural ?

Dans un premier temps, nous allons aborder la méthode, le choix des sujets, décrire les tests posturaux, et la technique ostéopathique, puis nous donnerons les résultats et enfin nous discuterons.

I. Méthodes

Nous allons faire une étude pour voir si l’ostéopathie sur les muscles oculomoteurs a une influence sur le système postural.

Il s’agit d’abord de recruter des sujets.

L’orthoptiste va faire un bilan de convergence et d’hétérophorie au groupe témoin et au groupe traité. Puis il sera proposé au deuxième groupe un test de Fukuda, un test des rotateurs externes, un traitement ostéopathique sur les muscles oculomoteurs, un temps de repos et enfin un test de Fukuda, un bilan orthoptique en fin de séance et à une semaine d’intervalle.

A. Le recrutement

1. La population

Le recrutement se fait avec des personnes qui viennent faire un bilan orthoptique pour des troubles de la vue, des vertiges, des céphalées.

Il a été décidé de recruter des adultes. En effet avant 20 ans le système postural n’a pas fini sa maturation. La station debout requiert un minimum de ressources attentionnelles chez des sujets en bonne santé (Bernard-Demanze et al, 2009).

Deux groupes sont formés : un premier groupe témoin et un deuxième groupe à qui l’on proposera le traitement ostéopathique.

2. Critères d’exclusion

Ne sont pas retenus dans cette étude, les sujets avec une pathologie oculaire, une pathologie neurologique ou prenant des neurotropes.

3. Critères d’inclusion

Les sujets retenus présentent un trouble de l’hétérophorie et la convergence, quantifiées par une orthoptiste.

 L’hétérophorie est une déviation latente des axes visuels.

Quand on a les yeux ouverts, le réflexe de fusion se met en place et les deux yeux regardent le même point de fixation. Pour mettre en évidence une hétérophorie, il faut disposer d’un dispositif qui supprime le réflexe de fusion. Il faut masquer un œil et regarder s’il y a un mouvement de restitution au démasquage de l’œil. On mesure le mouvement apparent de l’œil avec une barre de prisme en cherchant à annuler le mouvement.

Atlas de poche en couleur : Ophtalmologie ; p474

 La convergence mesure la capacité des yeux à fusionner une image avec un mouvement interne des yeux.

4. Constitution des groupes

a. Groupe témoin

Le groupe témoin est constitué de 11 personnes âgées entre 28 et 85 ans. Ces personnes viennent faire un bilan orthoptique avant d’entamer une rééducation.

b. Groupe étudié

Le groupe étudié est constitué de 6 personnes âgées entre 25 et 61 ans qui ont accepté de participer à l’étude. Ces patients viennent pour des céphalées, des douleurs oculaires voire des cervicalgies.

B. Méthodes

Le groupe témoin est testé par l’orthoptiste à T 0 et à T +15 minutes afin de mesurer la reproductibilité de la mesure.

Le groupe traité est testé à T 0, puis le test de Fukuda est effectué, le test des rotateurs qui permet de déterminer différents groupes. Il reçoit le traitement ostéopathique. Après un temps de repos, il y a à nouveau test de Fukuda et l’orthoptiste mesure de l’hétérophorie et de la convergence à T+30 minutes. Les mesures d’hétérophorie et de convergence se font également à J+7.

1. Test de convergence et d’hétérophorie

L’orthoptiste a choisi d’utiliser le test de Maddox pour mesurer l’hétérophorie parce que c’est un test dissociant, qui rend la fusion des images difficile.

Lors des mesures d’hétérophorie et de convergence, le patient porte ses lunettes quand il en a.

a. Mesure de l’hétérophorie

La baguette de Maddox est un filtre rouge strié, un test très dissociant qui empêche la fusion sensorielle. Les baguettes de Maddox sont des cylindres de 100 à 200 dioptries de puissance. Ce test est utilisable en vision de loin en plaçant devant le sujet un point lumineux à 5 m ou en vision de près (à 40cm).

La baguette est placée stries horizontales devant l’oeil droit du patient. Dans cette étude, un point lumineux de fixation est placé à 40cm devant le sujet, dans le plan médian et dans le plan horizontal contenant la ligne de base.

Le sujet voit une droite rouge verticale et un point lumineux blanc. L’orthoptiste interpose une barre de prisme devant l’oeil gauche jusqu’à ce que le patient voie la lumière sur le trait et la valeur de l’hétérophorie est égale au prisme ou s’il voit la lumière changer de côté, la valeur de l’hétérophorie est intermédiaire.

Utilisation du Maddox

Prenons l’exemple suivant : le sujet portant le Maddox sur l’oeil droit extériorise la droite rouge à 10 cm à droite du point blanc. - En examen de vue : On dit que les images "décroisent" (l’image de l’oeil droit est extériorisée à droite). En utilisant la loi de Desmarres, on en déduit qu’il s’agit d’une ésophorie de 2 D.

b. Mesure de la convergence

La quantification de la convergence se fait avec une barre de prisme. Il est demandé au patient de fixer un objet à 40 cm (vision de près) ou à 5m40 (vision de loin) et dire quand il voit double. La valeur du prisme avant la diplopie donne la valeur de convergence. Dans notre étude nous nous intéressons à la vision de près.

2. Test du Fukuda

Après que l’orthoptiste ait mesuré l’hétérophorie et la convergence, le protocole est expliqué au premier groupe.

La pièce dans laquelle s’est réalisée l’expérimentation avait une luminosité diffuse, peu de bruits externes : c’est-à-dire de bonnes conditions expérimentales.

Nous avons ensuite réalisé le test de Fukuda dans les trois positions de la tête.

Tout sujet normal, tête en position neutre, les yeux fermés, qui piétine sur place tourne sur lui-même de 20° à 30° à droite ou à gauche au maximum en 50 pas.

Le sujet, avec ses lunettes s’il en porte, pieds nus, mâchoires en posture mandibulaire (les dents ne se touchent pas) est debout.

L’opérateur se place derrière lui avec un métronome placé au niveau de la septième cervicale qui bat à une cadence de 72 battements/minute et compte les pas. Le sujet regarde une ligne verticale, ferme les yeux et fait 50 pas sur place, les genoux montant à 45°.

On mesure l’angle formé entre la bissectrice entre les deux pieds et l’horizontale perpendiculaire à la ligne verticale avec un goniomètre.

Puis le sujet se replace devant la ligne verticale( une porte), la regarde, ferme les yeux, se met à marcher sur place puis tourne la tête à droite. En effet lorsque l’homme normal tourne la tête à droite (ou à gauche), le tonus de ses muscles extenseurs du membre inférieur droit augmente, inversement pour la gauche. Ainsi lorsque l’homme normal répète un test de Fukuda en gardant la tête tournée à droite, il pivote davantage vers sa gauche que lorsqu’il avait exécuté le test en gardant la tête en position neutre, inversement pour la gauche.

La différence entre les angles de pivotement entre tête neutre et tête tournée, chiffre le gain nucal, droit ou gauche. On mesure l’angle formé entre la bissectrice entre les deux pieds et l’horizontale perpendiculaire à la ligne verticale avec un goniomètre. Une nouvelle fois, le sujet se replace devant la ligne verticale, la regarde, ferme les yeux, se met à marcher sur place puis tourne la tête à gauche.

Par convention, le déplacement vers la gauche est noté négativement, le déplacement vers la droite est noté positivement.

On calcule le gain nucal droit et le gain nucal gauche.

Il est admis que les asymétries de la posture orthostatique est normale en dessous de 50°.

3. Test des rotateurs( Gagey et al, 2010)

Comme le test de Fukuda, le test des rotateurs est un test posturodynamique.

Le sujet est en décubitus dorsal sur la table .....


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