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L’ostéopathie animale, Qu’est ce que c’est ? A quoi çà sert ? Est ce que ça marche ?

Créé le : dimanche 6 août 2006 par Catherine Brassaud

Dernière modificaton le : lundi 21 mai 2018

L’ostéopathie animale - ou encore l’ostéopathie tout court puisqu’elle ne diffère pas de l’ostéopathie appliquée aux humains - est une médecine basée sur des connaissances approfondies de l’anatomie et de la physiologie et qui au moyen de manipulations rétablit l’organisme dans son système de santé. Cette forme thérapeutique envisage le corps dans sa globalité afin de rétablir l’équilibre qui régnait entre ses parties avant la maladie.

Plus concrètement, cela signifie que l’ostéopathie ne traite pas uniquement le symptôme, celui-ci n’étant que le reflet du déséquilibre qui s’est installé dans le corps. Elle en cherche les causes dans les différentes parties de l’organisme malade, faisant les liens de cause à effet et dressant un bilan global de l’état du patient. Ainsi, une boiterie chez un chien peut tout à fait provenir d’une dysfonction viscérale. En effet, les viscères sont rattachés par des membranes (mésos) aux organes adjacents et aux parois du corps. Prenant attache sous la colonne vertébrale, ces mésos participent au soutien de la masse viscérale. Un viscère malade, hypertrophié par exemple, exercera par le biais de son méso une traction pathologique qui s’en ressentira sur la mobilité des vertèbres dans la zone d’attache. Pour compenser cette traction, ces vertèbres basculeront dans une position qui compromettra leur mobilité avec pour conséquence la boiterie observée, soit le symptôme partie visible de l’iceberg.

Mais le raisonnement ne s’arrête pas là, car il faut encore envisager les conséquences de la dysfonction de l’organe en question sur la physiologie des tissus qui l’environnent. En effet, les viscères interagissent étroitement au moyen de contacts physiques et chimiques. La physiologie altérée de l’un d’entre eux suppose l’émission de substances qui, déversées dans l’organisme, auront pour conséquence des modifications de la physiologie d’autres appareils. Par ailleurs, un mécanisme nommé « effet Turgor » implique que toute place abandonnée ou conquise au sein des cavités viscérales par un organe hypo ou hypertrophié sera comblée ou perdue par les autres organes avec des retentissements sur leur fonctionnement. Ainsi, c’est toute l’homéostasie qui est compromise, d’où la vision globale de la médecine ostéopathique.

Le thérapeute dispose d’une gamme de gestes basés sur l’écoute des tissus du patient. Les techniques de soin sont manuelles, comme l’indique le terme « manipulations ». L’ostéopathe ressent dans ses mains la qualité des tissus, soit leur texture, leur élasticité, leur épaisseur, leur sécheresse, etc. Il évalue l’asymétrie des repères, les restrictions de mobilité et la sensibilité locale. Autant de ressentis qui vont l’amener au diagnostic, au traitement puis au suivi des réactions tissulaires après les soins.

Les gestes manipulatifs concernent tous les tissus de l’organisme. Les structures osseuses sont sollicitées par le biais des articulations que l’ostéopathe libère, les fibres musculaires contracturées sont détendues, les fascias en tension sont libérés et rééquilibrés, les viscères en dysfonction sont relancés dans leur dynamique de santé. Sur la base des principes énoncés plus haut, les manipulations ostéopathiques retentissent sur plusieurs plans à l’échelle de l’organisme : elles vont influencer sa biomécanique et sa physiologie locales et globales. En effet, la zone traitée réagit par une mobilité tissulaire retrouvée (i.e. : une vertèbre qui retrouve son amplitude de mouvement) qu’elle va communiquer localement et globalement au moyen de substances chimiques, et essentiellement par les voies hormonales et nerveuses.

Il faut bien visualiser le tissu malade comme un ensemble de cellules, sous-unités communiquant en permanence et véhiculant un message de santé ou de dysfonction par le biais de leurs jonctions. De type variable, ces jonctions d’ancrage, serrées ou largement communicantes permettent la transmission de forces et de substances diffusées aux unités voisines. D’autres messagers chimiques sont destinés à des cibles plus éloignées. Ils sont alors libérés dans le sang, véhicule de la communication hormonale dans l’organisme, ou destinés à générer l’influx nerveux, la cellule modifiant alors son équilibre électrique et générant par ce biais la libération des neurotransmetteurs en des sites bien spécifiques appelés synapses.

Il reste encore à mentionner les liens particuliers qui existent entre tissus émanant d’une même origine embryonnaire. En effet, le développement embryonnaire génère en son début trois types de tissus, dits feuillets, dont dériveront l’ensemble des organes qui composent l’organisme. Il s’agit de l’ectoblaste, du mésoblaste et de l’endoblaste qui produiront, entre autres et respectivement, les tissus nerveux, mélanocytes, épithéliums et structures mésenchymateuses de la face ; les tissus musculaires, osseux et cartilagineux du squelette axial ; et le revêtement des voies digestives et respiratoires. Il apparaît que les tissus ayant une origine commune s’influencent plus particulièrement. Ainsi, pour reprendre les exemples donnés, des modifications induites dans un tissu mésenchymateux de la face comme les dents peuvent se répercuter sur le bon fonctionnement des cellules pigmentées de la peau, les mélanocytes.

En revenant à l’exemple de la vertèbre en dysfonction, soit en restriction (asymétrie) de mobilité, la zone tissulaire concernée génère des messages de douleurs, et son irrigation sanguine est altérée, car des messagers chimiques induisent une vasomotricité modifiée des vaisseaux sanguins. En fonction du degré de chronicité, les tissus peuvent être inflammés ou au contraire froids en raison de la qualité de l’irrigation et des substances relarguées, la tonicité musculaire locale est augmentée (spasme, contracture) ou diminuée, et les tissus sont affectés de modifications telles œdème, congestion ou évolution vers la fibrose par modification des proportions de leurs composants.

Le geste manipulatif en levant la restriction de mobilité de ladite vertèbre lève les tensions tissulaires et l’inconfort qui en résultait. Les messages mécaniques cessent immédiatement et les échanges chimiques se normalisent dans un délai dépendant du fonctionnement physiologique de la zone concernée. La cause de la maladie étant levée, les modifications locales et les compensations qui en découlaient dans d’autres systèmes pourront progressivement disparaître.

Il faut toutefois prendre quelques faits en compte pour mieux appréhender les limites de l’ostéopathie. En effet, certaines altérations comme la fibrose tissulaire sont irréversibles. Ainsi, si le tissu initial est modifié définitivement, l’état de santé de l’individu devra se trouver par un autre équilibre : le maintien de l’homéostasie de l’organisme ne pourra pas se réaliser de la même manière qu’avant la fibrose.

Il en va de même pour toute lésion organique : l’ostéopathie trouve toute son efficacité face à des maladies générées par des causes fonctionnelles et non organiques. Il faut bien comprendre la genèse d’une pathologie : avant l’apparition des troubles organiques, soit la dégradation des structures (comme l’apparition d’une tumeur ou la lésion d’un cartilage), la structure incriminée rencontre des difficultés de fonctionnement. Elle est saine d’un point de vue tissulaire mais ne remplit pas son rôle. Le corps est donc malade, mais l’ostéopathie saura l’aider à retrouver un fonctionnement optimal. Cette aide ne pourra se montrer aussi efficace une fois les tissus dégradés, l’ostéopathie ne pouvant régénérer un cartilage ou résorber une tumeur. Elle s’envisage alors plutôt en accompagnement d’une thérapie allopathique, visant à soulager les compensations installées dans l’organisme du fait de la dysfonction première.

L’ostéopathie est donc adaptée au suivi d’un animal vieillissant ou souffrant d’une affection impliquant une dégradation tissulaire dont elle pourra freiner l’évolution tout en limitant les compensations. La dysplasie de la hanche, pathologie fréquente chez les chiens de race moyenne à grande, est un exemple typique où l’ostéopathie permet à l’animal de retrouver un certain équilibre locomoteur malgré la dégradation des tissus osseux et cartilagineux de l’articulation de la hanche.

Parmi les pathologies fonctionnelles, on citera celles pour lesquelles il est déjà admis de faire appel à l’ostéopathe, comme les troubles de l’appareil locomoteur : boiteries, maux de dos, douleurs articulaires, etc. Toutefois, l’ostéopathie ne se restreint pas à ces seules lésions musculaires et articulaires. Certains troubles viscéraux (digestifs, gynécologiques, respiratoires, ...), si fonctionnels, peuvent également être soulagés par l’ostéopathie.
Enfin, l’ostéopathie trouve aussi sa place dans la préparation de l’animal sportif, assurant à celui-ci une dynamique locomotrice optimale malgré les sollicitations intenses des structures osseuses, musculaires et articulaires dues à l’entraînement et aux concours.
Les indications d’une consultation ostéopathique sont donc multiples, incluant les signes locomoteurs, viscéraux, comportementaux et dentaires. Pour le sportif, il peut s’agir de problèmes inhabituels face aux difficultés de la discipline. Toutefois, des signes plus « insignifiants », comme une gêne manifestée par un chien pour monter dans la voiture ou sauter sur le canapé, ne sont pas à négliger. Pour ce qui est du viscéral, la symptomatologie inclut, entre autres exemples, les nausées, diarrhées et fortes chaleurs. Sur le plan comportemental, certains accès de mauvaise humeur peuvent provenir de migraines ou de douleurs générées par une gêne articulaire. Il en va de même pour certaines pathologies dentaires (i.e. : défaut d’usure des dents) qui peuvent être générées par une restriction de mobilité articulaire entraînant une asymétrie dans l’utilisation des dents avec pour conséquence des problèmes de mastication donc de digestion.
Ainsi, l’ostéopathie, sans apporter de réponse thérapeutique à toutes les maladies, soulage néanmoins dans de nombreux cas. Curative de beaucoup de dysfonctions, elle est également préventive en agissant sur des compensations qui pourraient à terme évoluer vers de nouvelles pathologies.



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