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MRP ou Myofibrilles ? Hélice ou Hélices ?? (Rés)

Créé le : lundi 26 octobre 2009 par Bernard Rosa, Patrick Chêne

Dernière modificaton le : mercredi 13 avril 2011

L’article: FTM, torsion, etc... a donné lieu a un échange intéressant avec le Dr Bernard Rosa. En voici la teneur.

 Le MRP et la torsion physiologique revisités

BR: Désolé pour ma franchise mais il m’est difficile de me prononcer sur l’article portant sur la notion la torsion Physiologique chez l’homme et les mammifères proposée par Yves Guillard, car elle prend pour acquis des éléments encore sujets à controverse, cf. article de mon ami Patrick Varlet dans le numéro 27 de la revue de médecine orthopédique, pages 36 à 39.

Je crois sincèrement que le MRP n’est pas seulement une illusion sensitive partagée par de nombreux ostéopathes. Par contre, à l’instar de quelques confrères, j’en ferai plus volontiers une résultante de l’équilibre entre les chaînes de l’extension du rachis mues par les paravertébraux et les chaines de la flexion pariétale mues par les muscles pariétaux.

Hélas, d’un point de vue sémantique nous n’avons pas de chance, les premières correspondent à la flexion basilaire et les secondes à l’extension basilaire.

Les muscles paravertébraux sont spécifiquement engendrés par des motoneurones épiaxiaux qui expriment les gènes Isl-1, Isl-2 et Lim 3 dont les effets se calquent exactement avec ceux du système orthosympathique.

Les muscles pariétaux sont engendrés par les motoneurones hypoaxiaux qui expriment les gènes Isl-1 et Isl-2 dont les effets se calquent exactement avec ceux des deux systèmes parasympathiques.

En outre, les neurones hypoaxiaux qui expriment Isl-1 et Isl-2, engendrent AUSSI les muscles de la flexion rotation interne des membres qui correspondent au sommeil et au repli en position fœtale typique des systèmes parasympathiques. Au contraire les muscles de l’extension et de la rotation externe des membres sont engendrés par des motoneurones qui expriment les gènes Isl-2 et Lim 1 dont les effets se calquent exactement sur ceux de l’orthosympathique.

Or, si l’on connaît mal ce qui se passe pour les muscles paravertébraux, il est avéré que ce sont les motoneurones des membres et des parois qui engendrent leurs muscles ET les pièces osseuses où ils s’insèrent Et leurs fascias.

Donc, à mon sens, le MRP est un mouvement animé par les myofibrilles de chacune de nos cellules et qui permet la circulation des liquides cytoplasmiques. Puis, les motoneurones engendrent 2 types de muscles qui vont étendre ce MRP aux milieux intercellulaires:

 Ceux de l’extension du rachis et de l’extension + rotation externe des membres correspondent au système orthosympathique et à la flexion sphéno-basilaire qui s’accompagnent effectivement des mouvements de torsion physiologique correspondants et qui sont décrits par cet article. - Ceux de la flexion des parois pariétales et de la flexion + rotation interne des membres qui correspondent aux systèmes parasympathiques et à l’extension sphéno-basilaire qui s’accompagnent effectivement des mouvements de détorsion physiologique correspondants et qui sont décrits par cet article.

Toutefois le mouvement qu’il appelle détorsion n’y est pas qu’un simple arrêt de la torsion avec retour passif, mais un autre mouvement actif de détorsion. Ce concept multiplie les combinaisons possibles en ostéo qui vont de l’absence de torsion à la torsion maximale, et de l’absence de détorsion à la détorsion maximale, sans oublier les phasages et les déphasages entre ces deux mouvements qui semblent antagonistes mais qui, dans la réalité, sont parfois complémentaires.

Toutefois cette opinion n’est pas plus démontrée que celle de l’auteur.

Discussion
PC: Je peux juste d’ores et déjà vous redire ce qui est dit en préambule du concept (cf C129-131 - MRP, FTM et Torsion Physiologique (AR) *). Tout concept est à la fois vrai et faux par essence, c’est une interprétation de la réalité, et il n’y a pour moi pas de réalité unique et surtout pas la mienne.

Quant à la controverse sur le MRP, j’ai lu l’article de Patrick Varlet (dans RMMO, revue de médecine manuelle ostéopathie), je n’ai pas aimé dans le sens où il évince le MRP, sur des arguments qui ne sont pas le vrai lieu de la discussion, pour mettre à la place une médecine Quantique tout aussi riche mais tout aussi indémontrable. J’ai vu de mes yeux vus battre un cerveau et que l’on ressente une déformation globale puis locale du crâne me semble normal, qu’on en fasse un système crânien précis me parait tout aussi logique pour une tentative de mettre de l’ordre, fût t’elle vouée à l’échec. Mais il est bien sur évident que c’est chaque cellule qui pulse et que le MRP est global et que le cantonner au crânien de Sutherland est un peu étriqué. Dans mes cours, je donne d’ailleurs la version classique en précisant que c’est un modèle, et une version MRP globale sur laquelle s’appuie le fonctionnel. Mais je ne garde du MRP que le Résonateur et cette notion là me semble particulièrement intéressante.

Ensuite j’insiste, toute interprétation du vivant, qu’elle fusse biochimique, génétique ou manueliste n’est qu’une projection pauvre de notre sensation. Par contre si elle m’est utile je prends et celles que je décris là me semblent de super pistes.... à remodeler tous les jours. Et puis ce qui fonctionne bien finalement c’est le soignant qui finalement ne fait pas exactement ce qu’il croit mais qui au bout de 2O ans de pratique est suffisamment bien "étalonné" pour aller droit à l’endroit qui est la source du déséquilibre non ? Un soignant absolument pas objectif qui fait partie de l’expérience non ?

BR: Je crois sincèrement que le MRP n’est pas seulement une illusion sensitive partagée par de nombreux ostéopathes.

PC: illusion ? .... qu’il y ait à discuter de la minutie des ostéopathes sur le mouvement de tel ou tel os est un fait certain, que le mécanisme soit à modifier c’est certain aussi, de revoir sa théorie est une chose, mais il aura eu l’avantage évident de transformer la boite crânienne en quelque chose de vivant... et déformable dont les dysfonctions peuvent entrainer des symptômes ... et çà c’est primordial.

BR: Vous en arrivez là à une des limites à laquelle je me heurte en permanence. Par exemple, si une mère tient mal le crâne de son bébé quand il tête, celui-ci va, immanquablement, se déformer et induire des dysfonctions, œuf ou poule ?

Une carence génétique en certains enzymes induit un déficit d’assimilation du zinc, qui provoque un spasme su psoas G et du trapèze G, qui déforment les os du crâne, dont la dysfonction va avoir des répercussions à distance, œuf ou poule ?

De même des dysfonctions des os du crâne peuvent induire et/ou résulter des dysfonctions des muscles, des tendons, des fascias, des os, des ligaments, des articulations, des viscères, des vaisseaux, etc. De nouveau œuf ou poule ?

La boite crânienne d’un adulte déformable, les mesures qui ont été faites dessus disent que non, et pourtant nombre d’entre nous ressentent sa perte de mobilité, et des patients vont bien mieux quand cette mobilité est de nouveaux ressentie par l’ostéopathe. Ces deux faits étant indiscutables, comment les concilier ? Peut-être avec une dimension supplémentaire qu’a le vivant de ressentir certaines sensations non mécaniques. C’est ce que vous disiez récemment sur celui qui vit dans un univers plan en 2 dimensions et qui ne peut pas concevoir un volume en 3 dimensions. Ce raisonnement eût d’ailleurs été le même pour celui qui vit en dimension 0 (le point) et qui voit apparaître une ligne de dimension 1 et qui lui semble venir de nulle pert, ou pour celui qui arriverai à pressentir l’avenir, là où les autres n’y arrivent pas, etc. Pour ma part je préfère dire que je ne sais pas et qu’il existe plusieurs interprétations possibles qui sont intriquées entres-elles, ce qui nous donne plusieurs outils thérapeutiques dont chacun à sa manière.

PC: J’admire votre minutie dans les recherches jusqu’au niveau moléculaire, j’en suis incapable, mais j’aimerais bien que vous nous disiez ce qu’est pour vous le mouvement ressenti sur un crâne ?

BR: Je ne suis sûr de rien, tout au plus je dirai que je crois qu’il ne s’agit que de l’expression de la pulsation qui anime chaque cellule vivante. Dans les organismes complexes, comme ceux dont nous parlons, il me semble logique que la pulsation de chaque cellule d’un organe soit régie par l’alternance d’activité et de repos des systèmes ortho et parasympathiques. Outre le rythme nychéméral les systèmes ortho et para sympathiques régissent le débit artériel et, fonctionnellement, l’activation du premier et le repos du second me semblent en phase avec les muscles paravertébraux, tandis que l’activation du second et le repos du premier me semblent en phase avec les muscle pariétaux.

Par contre, je reste persuadé qu’il n’y a qu’une réalité unique et que seules changent les perceptions de ceux qui l’explorent, l’interprétation qu’ils en ont, les conclusions qu’ils en tirent, et les transformations qu’ils provoquent en l’examinant ou en s’efforçant de la modifier. Ainsi une statue de Rodin reste une statue de Rodin que je la regarde d’en haut, d’en bas, de droite ou de gauche. Par contre, elle est modifiée par les photons et par les particules de matière qui la touchent, fussent-elles ceux et celles que j’émets ou qui me constituent quand j’interagis avec cette statue.

Quand à votre petit détour par les mathématiques, où depuis Gödel (1930), il peut être contourné par la théorie des microsystèmes de Bossy qui consiste à décomposer un système complexe en ses éléments constitutifs, puis à modéliser leurs différentes interactions.

Chacun de nous fait cela tous les jours et peu importe que nous ignorons avec quelle précision il se régule, dans la mesure où nous le basculons dans un nouvel état d’équilibre qui est plus favorable à sa santé.

 Les Spires respirent

Dans l’article, C129-131 - MRP, FTM et Torsion Physiologique (AR) *, l’auteur ( P.Chêne) ne décrit qu’une seule hélice :

 "Cette hélice, décrite chez le cheval, démarre du point d’insertion du filum terminal (premières caudales ou coccyx chez l’homme, 4/5 ièmes caudales chez le cheval) part vers la gauche et le bas passant le périnée puis le pubis, elle remonte le long de l’iliaque gauche, croise la colonne en D18 (jonction thoraco-lombaire) replonge en avant à droite sous l’omoplate droite, recroise à l’avant du sternum croise les cervicales autour de C5 en montant à gauche puis en descendant à droite repasse sous l’atlas en remontant vers l’ATM gauche, le malaire gauche et atterri face à l’ethmoïde."

BR: A mon sens ce concept est des plus partial, voire erroné. Ce sont ce que j’appelle des hélices (vrilles) à type de lemniscate sur lesquelles je travaille quotidiennement depuis plus 20 ans avec des succès constants chez l’homme.

Comme, contrairement aux vôtres (les chevaux !!), mes patients verbalisent clairement ce qu’ils ressentent, ils m’ont permis d’identifier 4 hélices lemniscates.

J’ignore si elles démarrent depuis le filum terminal, par contre j’ai toujours vérifié que 4 lemniscates démarrent à la pointe du coccyx en position debout et en L5-S1 en position assise.

Puis la lemniscate antérieure droite part vers l’extrémité de la seule côte droite dont la pointe soit sur le plan frontal (chez l’homme K10 ou K11), puis elle gagne un point sternal médial, avant de gagner le tubercule conoïde de K1 G, et de là je ne me suis pas intéressé où elle va. Idem pour la lemniscate antérieure G mais symétrique par rapport au plan sagittal.

Pour la lemniscate postérieure droite, du coccyx ou de L5-S1 elle part vers la face supérieure de la symphyse pubienne, puis vers l’extrémité de la seule côte droite dont la pointe soit sur le plan frontal (chez l’homme K10 ou K11), puis elle gagne un point dorsal médial (entre D4 et D7 chez l’homme et suivant les individus), avant de gagner le tubercule conoïde de K1 G, et de là je ne me suis pas intéressé où elle va. Idem pour la lemniscate postérieure G mais symétrique par rapport au plan sagittal.

Les lemniscates antérieurs correspondent au repli sur soi, au sommeil, à la fermeture, à l’extension sphéno-basilaire et au parasympathique, les lemniscates postérieurs correspondent au déploiement vers l’autre, à l’éveil, à l’ouverture, à la flexion sphéno-basilaire et à l’orthosympathique…

Ce système est éminemment plus logique que le vôtre qui décrit une seule hélice qui ne tournerait que dans un seul sens, et le retour à la position d’équilibre résulterait de l’élasticité naturelle du corps. [1]

L’existence de 4 hélices me semble plus physiologiques et plus phylogénique, où avez-vous vu des extenseurs sans fléchisseurs ? Ou des muscles droits sans muscles gauches. En outre, comme vous le disiez dans votre article, vos théories n’expliquent pas la dysfonction de D9" que vous trouvez chez ces patients [2].

Par contre, dans le modèle que je vous propose, D9 devrait être chez le cheval la côte dont la pointe est sur le plan sagittal, et tout devient limpide (PS. Je ne sais pas si cette côte est bien celle-là chez le cheval mais, compte tenu de ce que vous avez trouvé, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement).

Attention, je ne dis pas que cette hélice ne fonctionne pas, je dis seulement qu’il ne s’agit que de l’une des 4 hélices majeures dont le corps dispose pour se repérer.

Dans celle que vous décrivez, vous avez oublié un de ses points majeurs de contrôle qui est situé à l’extrémité de la côte dont la pointe est exactement sur le plan sagittal du corps.

Cela permet sans nul doute d’expliquer la dysfonction D9 que vous décrivez et qui, sinon ne cadre pas. D’ailleurs, j’avais conscience que ces spirales physiologiques remontaient au-delà de C7, mais je dois dire que je ne savais pas où elles finissaient. Je ne nie pas non plus la notion de FTM, seulement je n’en ai pas l’expérience et ne me prononce pas dessus. Cela ne veut pas dire que je ne l’utiliserai pas, bien au contraire.

Je trouve également dommage de se contenter d’une théorie partielle ou partiale, là où nous pourrions utiliser une vision plus globale pour ne pas dire plus intégrative.

J’estime qu’un système à une hélice ne répond pas à tout, d’ailleurs comment expliquer sans cela les situs-inversus. Sans compter, qu’à l’instar des espèces plus primitives, chacune de ces spirales physiologiques majeures est elle-même composée d’une multitude de spirales mineures que sont les fibres musculaires, les fascias, les fibres élastiques du tissu conjonctif, etc. Ce sont ces fibres musculaires qui en organisant le système nerveux central sont responsables des cartographies de l’acupuncture, des certaines réflexologies, des liens entre nos gestuelles et nos pensées, nos émotions, notre spiritualités, etc.

Au début de mon exercice d’ostéopathe, je me suis particulièrement intéressé à ces 4 chaines en spirales, dont deux répondent à ce qu’Yves Gaillard appelle une torsion physiologique. Le terme étant judicieux et plaisant, je le conserve et lui en laisse d’autant plus volontiers la paternité que je n’en avait jamais trouvé d’aussi bon.

Ces chaines et leurs fascias conditionnent la propagation des contraintes mécaniques, neurologiques, vasculaires, fluidiques, etc.

Pour les 4 spires, j’ai oublié de vous signaler que la contraction des 2 à droite ou le relâchement des 2 à gauche contribue à une latéroflexion droite, la contraction des 2 à G ou le relâchement des 2 à droite contribuent à une latéroflexion gauche.

La contraction des deux antérieures ou le relâchement des 2 postérieures contribuent à une flexion antérieure. La contraction des deux postérieures ou le relâchement des 2 antérieures contribuent à une flexion postérieure.

La contraction de l’antérieure Droite et de la postérieure G ou le relâchement de l’antérieure G et de la postérieure droite contribuent à une rotation vers la droite des épaules si le bassin est le point fixe et à une rotation vers la G du bassin, si les deux sont libres et que le point d’appui est le pied G, nous obtenons le schéma de la marche, ce qui signifie que ces chaines peuvent aussi se compléter avec celles des pieds, mais c’est une autre histoire.

A signaler que même dans votre théorie, ce sont les moteurs cellulaires [3] qui fournissent l’énergie, ici ce sont ceux des muscles et le système sympathique qui synchronise le mouvement et fournissent l’énergie et l’alternance repos-activité. Voila une théorie globalisante et intégrative comme je les aime bien.

Toutefois, au même titre que les cellules de soutien jouent un rôle majeur dans l’activité du système nerveux, je ne serai pas surpris que celle du système musculaire fasse de même pour la mobilité.

Et, comme leurs équivalentes dans le système nerveux, il semblent licite de penser que ce sont ces cellules de soutien qui sécrètent, organisent et entretiennent la trame protéique responsable de la migration des cellules, trame protéique qui se renforce ultérieurement et qui se dote d’une véritable organisation tissulaire et d’organe à type de fascia.

Hélices à pas variables ?

PC: Alors une hélice ou Quatre ? Contradictions ? vues de l’esprit ?

height="500"autostart="true" loop=2>

PC: Imaginez.... vous êtes en train de regarder les différentes fibres fasciales d’un corps:
 plus ou moins parcourues d’énergie, de flux, de mouvements.... (C’est à dire plus ou moins lumineuses dans cet extrait),
 plus ou moins chaotiques ou organisées.


Pour les abonnés, la fin de la lecture ici:

 MRP ou Myofibrilles ? Hélice ou Hélices ?? (AR)

Pour s’abonner et pouvoir lire la suite, c’est ici:

 http://www.biblioboutik.osteo4patte...

[1en fait dans ma vision il est équilibré par la FTM. P.chêne

[2Parfois...chez le cheval... et je l’expliquerai maintenant par la tension de la moelle au niveau de son renforcement brachial qui activerait par spasmes les muscles paravertébraux. P.Chêne

[3Soit une contraction d’actine et de Myosine... on n’est pas loin des myofibrilles. P. Chêne



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