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Une consultation d’ostéopathie

Créé le : dimanche 26 mars 2006 par Patrick Chêne

Dernière modificaton le : mercredi 16 mars 2011

Votre animal, va bénéficier d’une consultation d’ostéopathie. Si c’est la première fois, cela va sûrement susciter quelques interrogations de votre part. En effet, la manière de poser le diagnostic, de traiter et d’évaluer le pronostic, n’ont rien à voir avec l’abord médical classique. Je vais donc essayer en peu de mots et simplement, de vous expliquer :

A) Ce que l’on cherche....

Ce sont des dysfonctions ostéopathiques, c’est à dire une perte de mobilité d’un élément par rapport à un autre, maintenu ainsi, par des contractures musculaires superficielles et surtout profondes.

Le système nerveux peut-être scindé en deux :

-Le système nerveux volontaire ou réflexe, que nous activons pour saisir un objet par exemple ;

 Et le système nerveux autonome (SNA) qui détermine le mouvement des organes (cœur, intestin) et, ce qui nous intéresse ici, le tonus musculaire.
Ainsi ce dernier est un témoin qui permet d’évaluer l’activité du SNA, mais c’est aussi un clavier qui permet de modifier l’action du SNA sur les muscles et les organes par l’utilisation, entre autre, de points réflexes.

Donc, un SN que l’on dit autonome, mais que l’on peut modifier afin de faire réagir l’organisme différemment.

On distinguera la lésion au sens médical habituel du terme où il y a atteinte de l’intégrité de l’organe et, la dysfonction ostéopathique où le problème est fonctionnel (les structures sont intègres mais il y a dysfonctionnement).

Par exemple :

-contracture anormale permanente entraînant une douleur : Une vertèbre "déplacée" (terme populairee mais impropre) en est un bon exemple, c’est une contracture des muscles profonds paravertébraux entraînant une restriction de mobilité de cette vertèbre qui en aucun cas n’est déplacée au sens anatomique du terme.

-Hyper ou hypo activité d’un organe : dans le cas d’une chienne ne revenant plus en chaleur dans la période habituelle, l’ovaire peut être intègre, mais il ne "fonctionne" pas correctement.

La dysfonction ostéopathique est uniquement fonctionnelle. Les techniques ostéopathiques ne soulageront efficacement une affection que dans ce cas. Si il y a atteinte de l’intégrité des tissus elles ne peuvent être qu’une aide, et d’autres moyens doivent éventuellement être mis en œuvre.

Il conviendra donc toujours de se demander si l’ostéopathie est la seule réponse à apporter à une affection.

J’essairai à chaque fois de vous donner mon point de vue pour vous aiguiller.

Mais dans mes déplacements, je n’ai ni les moyens en matériel, ni le temps de poser un diagnostic médical classique, donc en cas de doute, je vous incite fortement à contacter votre vétérinaire, pour éliminer les pathologies classiques, ceci avant ou après mon passage.

B) Comment trouver une dysfonction ostéopathique.

Le diagnostic de cette dysfonction, fait appel :

1-au toucher traditionnel :

Suffisamment entraîné, il permet de déterminer un certain nombre de contractures. On recherche les modifications des fascias1 (douloureux empâtés), les contractures musculaires autour des vertèbres en dysfonction par différentes techniques (palper/rouler ; appréciation de la motilité d’une structure...). Mais de par la superposition et l’extension mal définie des zones réagissantes, ces méthodes demandent une très grande habitude pour ne pas être induit en erreur.

2-au toucher proprioceptif :

Il permet de percevoir le mouvement respiratoire primaire (MRP), cette notion typiquement ostéopathique en est le fondement même.

Ce mouvement selon la théorie la mieux admise serait initié par le cerveau dont les cellules gliales se contractent environ quinze fois par minute mettant en mouvement le liquide céphalo-rachidien en une onde qui, par divers mécanismes, sur lesquels je ne m’étendrai pas, est perceptible dans tout l’organisme. Mesuré par jauge de contrainte sur le crâne humain, cette onde a quinze microns d’amplitude. On ne la voit donc pas, ni ne la perçoit par un toucher habituel, seul un long entraînement permet de l’apprécier dans sa normalité ou son anormalité.

Ce qu’il faut en retenir, est qu’il est perturbé partout où se trouve une dysfonction ostéopathique.

Une grande partie de la consultation va consister à rechercher ces zones peu mobiles (dites en restriction).

C) Pourquoi les dysfonctions trouvées sont-elles si importantes ?
Quand nous avons affaire à un symptôme locomoteur ou à une douleur vertébrale, le lien est évident entre la contracture et la douleur, de même qu’il semble évident que la levée de cette contracture va soulager.

Ce qui apparaît moins nettement, avec notre façon habituelle de concevoir le corps, c’est que ces contractures sont sous la dépendance d’un ganglion sympathique, qui gère d’autres territoires musculaires et parfois distants, et des organes ou parties d’organes. Ces contractures, peuvent donc être le témoin du dysfonctionnement d’un organe tout en occasionnant ou non par elles-mêmes une gêne.

Mais, et c’est cela le plus important, en défaisant ces contractures on aide à régulariser le fonctionnement de l’organe en relation.

C’est l’exemple typique du petit chien qui présente une gastrite chronique, par hypermotricité, et dont une seule manipulation arrête les vomissements.

D)Comment lève t’on les dysfonctions ostéopathiques ?
Avant tout, il convient de traiter Toutes les dysfonctions importantes rencontrées et non la seule dysfonction qui motive la consultation. Ceci peut,par exemple, amener à d’abord s’occuper de l’arrière quand l’avant est douloureux et à l’origine de la consultation !!!

Plusieurs familles de techniques sont utilisables :

-les techniques structurelles :

Ce sont les plus connues (faire "craquer" les vertèbres), les plus spectaculaires, mais nécessite un animal plus que coopératf, d’où, une certaine difficulté à les mettre en œuvre. Elles sont contre-indiquées sans précautions dans quelques cas (ostéoporose ; tumeur osseuse ; hernie discale).

Dans le cas de la jonction thoraco-lombaire, très fragile chez le chien, elle est aussi très facile à normaliser (trust ; johns etc....)

-l’aiguille d’acupuncture,

Ce n’est pas une technique ostéopathique, mais je considère les deux façons de voir suffisament proches pour avoir constaté qu’une aiguille posée sur le pivot (point d’immobilité maximale) et dirigée vers l’arthrodie, s’il s’agit d’une vertèbre, ou en certains points d’acupunctures pour les petits os (tarse) permet de lever une dysfonction ostéopathique. (Le doigt peut remplacer l’aiguille)

-techniques myotensives :

Elles utilisent le fait qu’après une contraction forte le muscle présente une période réfractaire où il se laisse étirer facilement.

-techniques fonctionnelles :

La main qui perçoit le MRP a aussi une action sur lui et peut l’immobiliser en position extrême ou médiane et l’obliger ainsi à reprendre un mouvement plus normal. Contrairement aux méthodes structurelles, on va dans le sens et non contre la lésion, ce sont donc, des méthodes plus douces.D’autres techniques existent (V spread de upleger, etc ...).

Chacun selon ses perceptions et ses penchants utilisera des techniques tout à fait différentes pour un même cas.

A chaque cas son traitement, mais d’une manière générale, pour ma part je choisirai des méthodes moins visuelles, au détriment du petit crac, que vous n’entendrez donc pas souvent. Et ceci pour trois raisons principalement :

-seules les techniques structurelles ont de vraies contre-indications, et peuvent dans quelques cas aggraver la lésion.

-ces techniques exigent un patient très coopératif dont on soit sûr qu’il ne fasse pas de faux mouvement au dernier moment, ce qui n’est pas évident avec nos compagnons chiens, chats ou chevaux.

-et, dans le cas des chevaux je considère que la masse musculaire à déplacer est un peu .... trop importante pour moi !!!

E) Les suites de la consultation...
Durant la consultation, il y aura eu deux temps plus ou moins mêlés : la perception du MRP, et la levée des dysfonctions perçues. Cela se traduit en général par une détente musculaire très importante et une sensation de bien-être pour l’animal :

 chien qui s’affale sur la table et se met à bailler
 cheval qui soupire, ou dont les paupières semblent s’affaisser et la tête s’alourdir.

Puis suit une période de trois jours à peu près où le SNA réagit de manière imprévisible et spécifique à chaque animal :
 pas de troubles apparents
 ou amélioration très nette mais fugace
 ou aggravation, toujours brève
 ou apparition de symptômes n’ayant apparemment rien à voir avec la pathologie de départ (petite diarrhée, oedéme des membres, etc...)

Peu importe, ces réactions du système sympathique sont à noter, mais en aucun cas alarmantes.

Attention toutefois aux chocs supplémentaires et maladies pouvant se produire indépendamment, comme la piroplasmose....ou un animal qui a moins mal et...casse tout !

Le résultat définitif, s’observe, lui, deux semaines minimum après la manipulation. C’est à ce moment là, que l’on détermine :

 le pourcentage de rémission

 les modifications comportementales, elles sont primordiales et souvent précèdent la rémission du symptôme ayant motivé la consultation.

 la modification des symptômes : dans l’intensité, dans la fréquence, dans la façon de le supporter.

Je ne pourrai pas vous donner de pronostic précis lors d’une première séance, le résultat dépend moins en effet de ce que je trouve que de la réaction du SNA pendant ces quinze jours, réaction éminament variable selon la faculté de l’animal à réagir, selon l’ancienneté de la lésion et la façon dont elle est supportée.

Un résultat très net, n’implique pas forcément une consultation de contrôle bien que celle-ci me permette de lever les dernières lésions et de bien apprécier l’évolution.

Un résultat net mais insuffisant peut nécessiter une ou plusieurs autres consultations.

Un résultat négatif, doit éventuellement amener à se reposer la question de l’existence d’une lésion au sens classique du terme, hypothèse que l’on peut avoir à tester par des examens complémentaires réalisés par votre vétérinaire habituel. En cas de réponse négative, il faut alors persévérer, la réponse est souvent au bout.....

Je voudrais attirer votre attention sur un dernier point, la levée de tensions compensatoires par une manipulation, peut parfois mettre en exergue une lésion médicale au sens strict, qu’il convient de définir et de traiter impérativement au moment ou elle apparaît.

L’exemple le plus classique étant celui d’un cheval irrégulier, voire légèrement boiteux, mais dont personne n’a pu trouver le siège, car le tableau clinique est peu accentué et complexe. Il se peut alors que la levée des compensations dorsales et du haut des membres entraîne en quelques jours :

-une inflammation plus importante sur un tendon, mettant l’accent sur la lésion chronique qui vous embête depuis des mois...

-ou le percement d’un abcès, d’une bleime jusque là contenue dans des proportions suffisamment faibles pour passer inaperçu.

J’ espére que ce petit exposé vous aura permis de mieux comprendre les résultats qui suivent.

Pour en savoir plus :

 L’ostéopathie exactement. Lionnel Issartel. Ed Robert Laffond.

 L’ostéopathie, la santé au bout des mains Gérard Sueur. Ed le livre de poche

 Comment soigner autrement votre animal de compagnie
sous la direction des Drs Moniot et Arvy éditions DERVY.

CONSEILS POUR LES JOURS QUI VIENNENT :
-La consultation a modifié le schéma proprioceptif de votre monture, quelques heures voire deux à trois jours de repos seront les bienvenus. Repos ne veut en aucun cas dire enfermement au boxe. Votre cheval sera plus calme si vous respectez exactement ses conditions habituelles de vie. La seule différence est que le travail est remplacé par une promenade en main.

-La période suivante, qui peut être escamotée pour un cheval ayant peu de dysfonctions douloureuses ou ayant été vu récemment, consiste en un travail au sol ou en longe pendant quelques jours.

-Puis enfin votre travail monté habituel avec une attention particulière sur des mouvements qui apportent un certain assouplissement.

Au travail, et pendant 15 jours il est primordial de ne pas forcer pour obtenir le mouvement souhaité, ce qui a pour effet de renforcer les contractures, mais de travailler les mouvements inverses dans l’espace qui eux raccourcissent les muscles tendus et soulagent le réflexe de tension.

Avertissement :

Une boiterie n’est jamais l’indication première de l’ostéopathie, il convient donc toujours de vous assurer via votre vétérinaire qu’il n’existe pas de grosses lésions avant de faire manipuler, de même qu’un résultat douteux sur une, deux scéances maximum demande un examen médical classique approfondi avant de continuer.

Etant itinérant, donc éloigné, j’ai choisi de travailler de concert avec votre vétérinaire et je n’ai donc pas par choix, les moyens en matériels et en temps de faire moi même un diagnostic autre qu’ostéopathique c’est à dire fonctionnel, in extenso de tensions musculaires.



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