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ψ38 - Parcours d’une Ni-Ni !

Créé le : vendredi 3 décembre 2010 par Barbara Grozdanov

Dernière modificaton le : jeudi 7 décembre 2017

 Connaissez-vous une ou un Ni-ni ?

Mais au fait, savez-vous ce qu’est un(e) Ni-ni ? Moi, je ne le savais pas, jusqu’à ma première participation aux Rencontres d’Ostéopathie Comparée à Saint-Girons. Finalement, un nom m’a été attribué :

 “ Tu es une Ni-ni ! ”
 “ Euh,... ben si tu le dis ! ”

Sur le coup, je n’ai pas trop réfléchi à la chose, trop occupée à savoir ce qui allait se passer pendant ce week-end, avide de nouvelles connaissances, contente de pouvoir enfin échanger avec des ostéopathes, des vétérinaires, parfois, les deux en même temps...
Dans mon coin, je commençais à cultiver mon “ ni-nisme ”, ni véto, ni ostéo.

Mais que suis-je donc alors ?
Ou devrais-je poser la question différemment : “ Qui suis-je ? ”

En traversant un petit canal spatio-temporel, je me retrouve âgée de 6 ans, adorant les animaux, observant des abeilles que j’avais emprisonnées dans un bocal, caressant les bourdons endormis au coucher du soleil sur les fleurs de lavande, allant caresser tous les animaux qui croisent mon chemin et qui acceptent bien cette approche. A mes 10 ans, mes parents finalement abdiquent et me payent mes premiers cours d’équitation dans une ferme.
Génial, je peux passer du temps avec les chevaux, les brosser, les monter en pensant être un peu le maître tout puissant, et donner une bonne petite récompense après l’effort. Je passerai de plus en plus de temps là-bas.

Continuant mes études dans une filière scientifique, vient le jour de décider de ce que je voudrais « faire de ma vie » ( comme si une vie était « à faire », et non “ à vivre ” ). Ma conviction du moment était de devenir vétérinaire, mais comme dans mon pays les études se poursuivent en allemand et que je ne maîtrise pas cette langue, j’ai abandonné l’idée pour me tourner vers la biologie.

Quelle chance, j’ai pu découvrir la magie du vivant, sa complexité...et cette sensation profonde que tout est en relation avec son environnement.

L’idée que nous sommes tous reliés faisait ainsi son chemin…

Mais la dimension artistique me manquait dans cette formation. Je me suis alors réorientée vers des études plus approfondies de l’art que j’exerçais : le Chant.

La professionnalisation se profilait devant moi. Malheureusement, essayer de vivre uniquement de son art détient du miracle. Je n’étais pas prête à prendre un risque pareil et d’ailleurs, je ne me sentais pas reconnue en tant que telle.

Peut-être que cette reconnaissance nécessite pour moi une étape indispensable de “renaissance” ?.

Je comprendrai cette notion peu de temps après la naissance de mon deuxième enfant qui souleva un malaise chez moi... Inconsciemment, j’attendais cette renaissance, au sens créatif du terme. J’ai donc entrepris un travail personnel en kinésiologie qui m’a permis de retrouver ce que mon énergie cherchait : libérer mon amour pour le vivant.

Ayant déjà eu quelques expériences positives en ostéopathie pour traiter mes propres douleurs, et ayant un certain attrait indéfinissable pour cette médecine, j’ai alors décidé de chercher une formation en ostéopathie pour animaux.

Au bout de 4 ans et demi ans de formation, je me vois délivrer un diplôme en ostéopathie équine. C’est marrant, je mettrai 7 mois avant de le mettre sous cadre et le suspendre. Un bout de papier qui est là juste pour attester d’un cursus suivi mais qui n’est pas reconnu.

Mes premiers patients arrivent, mais je ne me sens pas bien. J’ai toujours cette impression de ne pas savoir qui je suis, de toujours devoir donner des explications sur mon statut de non-vétérinaire. Mais si je suis capable d’établir un bon diagnostic différentiel, je serais alors à même de référer le cas à un Homme de l’Art... .

Je dois avouer que cette situation me pèse. Il m’est difficile de faire entièrement confiance à ma main ? Que ressent-elle au fond, est-ce quelque chose de quantifiable ? Comment l’interpréter ?

Bien entendu, des patients aux situations « simples » existent, nous en avons tous rencontrés. Une restriction de mobilité par-ci, une autre par là...mais oui, c’est évident, c’est en lien ! Mais nous avons tous eu aussi, et surtout, des cas qui sont à ne rien y comprendre.

 Mais au fond, avec quoi pouvons-nous comprendre ? Qui sommes-nous pour essayer de comprendre ?

Concours de circonstances, je me suis inscrite au week-end “FTM, hélices et chant diphonique”. Mon intention première était surtout d’approfondir cette notion de FTM qui, depuis le temps que j’en entends parler dans la revue, restait assez énigmatique pour moi. Au final, je me suis éclatée avec le chant diphonique. Ça faisait appel à quelque chose en moi, comme si une énergie voulait sortir...faire chanter la vie

Un début de “ renaissance avec le chant ”, peut-être une “reconnaissance ” ?

Un mois plus tard, j’ai suivi la formation en “Approche Tissulaire” de Pierre Tricot. Première heure de cours, je me dit :

“C’est marrant, j’ai déjà entendu ça « quelque part », ça me parle beaucoup”….

Comme si mon attirance pour le travail avec les mains prenait tout son sens durant ces 4 jours, comme si tout s’emboîtait logiquement, et que mes mains devenaient enfin ce canal de perception central.

Après avoir atterri de ce moment intense d’échange et d’apprentissage, une interrogation forte m’est restée “ Qui sommes-nous pour aller travailler sur un corps d’après les lois établies dans notre mental ? Comment pouvons-nous nous permettre de penser détenir la vérité pour l’autre ? ”

Oui, la vérité est propre à chacun, de par ses croyances et son vécu. La seule chose que nous puissions faire, je le pense profondément, c’est demander (mentalement) au patient de nous guider dans le traitement dont il a besoin, pour l’aider ici et maintenant et sans aucune prétention.

Arrivée chez moi, je me suis dit qu’il valait mieux pratiquer sur des patients “ bipèdes ” avant d’essayer transposer cette technique aux quadrupèdes.

Je me fais prêter une table de massage, je réaménage en deux-trois mouvements le bureau et voilà une pièce prête à accueillir des “cobayes bipèdes”.
Dans mon voisinage on se prête au jeu. On me connaît bien et on vient volontiers me prêter son corps pour un “ traitement ”. Mes mains me guident, j’ai décidé de leur faire confiance. Je ne parle pas mais je “SUIS”. Je danse avec le corps sur la table, je sens qu’il est transporté dans un mouvement que j’accompagne telle une danseuse suivant son partenaire. A la fin, je remercie ce corps de sa coopération à la libération d’énergies retenues et le laisse partir harmonisé.

Mais qu’est ce qui se passe ? Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Qui suis-je ? Cette question se repose à moi intensément.

Alors oui, je suis probablement une Ni-ni (terme d’ailleurs probablement emprunté à Alain Cassourra dans “ L’énergie, l’émotion, la pensée, au bout des doigts. Au-delà de l’ostéopathie" ) , ni vétérinaire, ni ostéopathe « officielle », mais aussi, ni charlatan, ni magicienne, ni sorcière.
Dois-je forcement avoir un nom pour passer la pommade à mon mental, à la conscience de la société ?
Je suis simplement moi, avec ce que je porte, ce que je suis, ce que j’offre à l’autre.
Je suis là, pour moi, pour l’autre et pour les autres, pour les aider à libérer leur propre vérité, leur propre vie tout en restant humble et à l’écoute de ce que l’autre a à me dire.

Comme si tout était en lien, finalement…

Un grand MERCI à tous ceux et toutes celles qui ont croisé mon chemin et qui m’ont permis de vivre ce parcours enthousiasmant qui ne cesse tous les jours de m’apprendre qui je suis !



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