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079 - Dépêche de novembre 2010

Le Harper ou Intoxication par la porcelle enracinée.
 
Créé le : mardi 30 novembre 2010 par Pascale Coatantiec

Dernière modificaton le : lundi 4 décembre 2017

L’hypothèse la plus communément admise pour le syndrôme du harper ( Ou harper Australien) est l’intoxication par la Porcelle enracinée chez le cheval et est en nette recrudescence depuis 6 ans. Les traitements proposés de manière classique sont quasi inexistants en allopathie ou très invasifs, passant obligatoirement par la chirurgie. L’ostéopathie offre une alternative intéressante, avec une amélioration rapide de la locomotion et de l’état général du patient.

La Porcelle enracinée (Hypochoeris radicata) est une plante vigoureuse en rosette, plaquée au sol, de la famille des Asteracées. Les feuilles, à pilosité rude, sont proches de celles du pissenlit. Elles sont cependant plus épaisses, moins échancrées, avec des contours plus arrondis. Les fleurs, jaune vif, sont présentes de mai à août.

On rencontre la plante sur tout les types de sol, sauf les plus acides. Elle prolifère dans les herbages dont le taux de phosphore et de potassium est médiocre, ou lors de surpâturage. L’intoxication est favorisée lors de sècheresse et concerne les chevaux qui vivent toute l’année en pâture.

La toxicité est mal connue. L’implication d’une mycotoxine a été évoquée, sans que celle-ci ne soit identifiée formellement. Lors d’intoxication, le cheval atteint "harpe", c’est à dire qu’il présente une hyperflexion involontaire des membres postérieurs, bilatérale dans la plus grande majorité des cas. On parle alors de "harper australien". Parfois le mouvement est tellement exagéré que la face dorsale du canon touche l’abdomen. Sont associés généralement un amaigrissement avec amyotrophie, voire des difficultés respiratoires (cornage).

Au niveau lésionnel, on observe la perte des fibres larges myélinisées des nerfs péronier, tibial distal, digital plantaire et laryngé récurrent, avec comme conséquence l’atrophie et la fibrose des muscles correspondants. Aucune lésion du système nerveux central n’a été constatée ; mais la conduction nerveuse des nerfs atteints est trois fois moins importante. Ce défaut de conduction concerne aussi bien l’axone moteur que la plaque neuromusculaire.

L’évolution se fait spontanément vers la guérison si le cheval est soustrait de la pâture incriminée. Il faut compter entre 6 et 12 mois (voire plus) pour observer une rémission. Les traitements allopathiques proposés sont rares. Il semblerait que la phénytoïne, à raison de 15 à 25 mg/kg per os, deux fois par jour, offre de bons résultats. Dans les cas les plus graves, c’est la chirurgie qui est préconisée. On pratique alors une ténectomie de l’extenseur latéral des phalanges des membres atteints. Certains chirurgiens réalisent même une myoténectomie, faisant l’ablation d’une petite partie du muscle extenseur latéral dans sa portion distale.

L’exposé porte sur trois chevaux atteints de harper australien, une femelle selle français, un hongre espagnol et une jument pur sang arabe. Ces chevaux pâturaient dans la même prairie, sur laquelle le propriétaire avait passé le girobroyeur quelques jours auparavant, tout en laissant les bêtes dans la pâture (La porcelle enracinée fraîche n’est pas consommée spontanément par les chevaux, mais une fois coupée et séchée, elle n’est plus reconnue). La jument arabe, la plus atteinte est immédiatement transportée dans une clinique spécialisée pour y être opérée. Les deux autres sont traités uniquement par ostéopathie.

Au niveau ostéopathique, on constate, dans tous les cas, une FTM très élevée. Pour ce qui est des chevaux les moins atteints, la correction de cette tension et de l’hélice fasciale (une seule manipulation) a permis un retour progressif à la normale en 10 jours. La jument arabe était en revanche beaucoup handicapée : elle ne pouvait se déplacer qu’au galop, la queue plaquée et pour s’arrêter, devait faire des cercles de plus en plus petits. Lors d’un stress , par exemple la distribution de nourriture, le mouvement est encore exagéré. L’intervention chirurgicale n’a apporté aucune amélioration.

Après une première manipulation, elle arrive à s’arrêter sans faire de cercles et son galop est plus délié. Grâce à une deuxième manipulation, 15 jours plus tard, la jument peut à nouveau se déplacer au pas sans harper et galope comme tous les pur-sang arabe, la queue relevée. Lors de la troisième visite, la FTM est toujours élevée, mais beaucoup moins que lors des deux premières consultations. Les progrès vers la guérison sont de plus en plus nets : après ces trois séances (donc soit environ 1,5 mois après la première manipulation), la jument est capable de faire des demi tours sans harper, même sous l’effet d’un agent extérieur stressant. Selon la propriétaire, les améliorations sont quotidiennes.

Une fois de plus on constate que le domaine de l’ostéopathie est beaucoup plus large que la simple résolution de problèmes locomoteurs. Certes, dans ce type d’intoxication la rémission est spontanée, mais grâce à quelques manipulations, on peut raccourcir de manière significative le temps de guérison. C’est d’autant plus intéressant dans ce cas où la médecine allopathique est impuissante.



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