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Allopathie et ostéopathie

Créé le : lundi 13 avril 2009 par Pascale Coatantiec

Dernière modificaton le : lundi 21 mai 2018

Caïd est un "vieux" trotteur français de 18 ans, que j’ai dû traiter en 2007 et en 2009 pour la même pathologie, la première fois de manière "classique" et la deuxième avec des manipulations ostéopathiques en complément.

Dimanche 23 décembre 2007, je suis appelée en urgence pour un cheval "au plus mal". Arrivée à la porte du box, je vois un grand trotteur, plaqué contre le mur d’en face, trempé de transpiration, tremblant de douleur et de fièvre. Son postérieur droit a quadruplé de volume, du grasset jusqu’au pied. Il ne peut évidemment pas s’appuyer dessus et le tient maladroitement en suspension.

La température rectale est élevée (presque 41°c) ; la douleur dans le membre est telle que le moindre contact le fait trembler. Le diagnostic semble évident : Caïd souffre d’une lymphangite aiguë ; le pronostic est sombre, incertain. A ce moment là, je commence à peine ma formation d’ostéopathe et tenter de l’aider avec mes mains ne me vient même pas à l’idée. Je mets en place un traitement classique, avec antibiotiques, corticoïdes, diurétiques, morphine.

Le soir, le cheval s’était couché, avec toujours autant de fièvre et de douleur. La température n’a commencé à descendre qu’au bout de trois jours, mais le postérieur gardait le même volume impressionnant , malgré de fortes doses de diurétiques. Point positif cependant, la douleur semblait moins importante et Caïd s’était remis à manger.

Le membre est resté très gonflé une dizaine de jours. La lymphe suintait à travers la peau, des petites gouttes jaunâtres perlaient sur tout le canon. Puis, progressivement, il a commencé à dégonfler. Mais la peau était restée trop longtemps anoxiée :
 tout le poil recouvrant la zone oedémaciée est tombé,
 puis de gros ulcères se sont creusés de part et d’autre du canon. J’étais devant un nouveau problème : gérer cette nécrose, sur un postérieur toujours enflé.

Grâce à des pansements, la cicatrisation a pu débuter, mais le processus s’est emballé et c’est ensuite la prolifération des chairs qui a posé problème. Au final, le postérieur droit était gonflé, avec des sortes de chéloïdes en faces interne et externe du canon.

Il s’était alors écoulé environ 5 mois depuis l’épisode aigu. Son propriétaire a alors amené Caïd chez un "grand vétérinaire équin" de ceux qui pensent que seuls certains praticiens exceptionnels peuvent soigner les chevaux. Il a regardé le vieux trotteur d’un air condescendant, a planté un seau de poudre antibiotique dans les mains du propriétaire en disant " c’est une lymphangite chronique. Il prend ça pendant un mois et , si ça ne va pas mieux, il est cuit". Refusant la fatalité, le propriétaire a alors conduit Caïd à la ferme de Saint Ygnan où il a été hospitalisé deux mois (on peut consulter sa fiche sur le site de la ferme). Tous les jours, il bénéficiait d’un traitement ostéopathique qui a contribué à faire grandement diminuer l’oedème.

Les chéloïdes ont aussi commencé à se modifier : la corne "pelait" en surface, chaque couche se détachait. Le propriétaire a alors récupéré son cheval et j’ai pris la suite des soins, au rythme d’une à deux fois par semaine, jusqu’à que je sente qu’il n’en avait plus besoin. Le postérieur n’était certes pas "normal", mais il fonctionnait correctement et lors de la mue, le canon s’est recouvert d’un beau poil d’hiver.

Samedi 4 avril 2009 : de nouveau , urgence. Caïd rechute. Le tableau clinique est exactement le même que la fois précédente, la fièvre, la douleur, le postérieur....

Je me dis alors que si ça traîne comme la première fois, il perd son membre !

J’administre le même traitement médicamenteux (je n’en connais pas d’autres) mais je complète immédiatement par un traitement ostéopathique (D13, foie, L3, jonction lombo sacrée, travail local sur les tissus oedémaciés). Le soir, le membre a déjà commencé à désenfler et Caïd souffre beaucoup moins (j’ai même eu un peu de mal à l’attraper...). Tous les jours, en plus des injections, je "pose les mains "dessus...et l’amélioration est nette et visible de jour en jour. Je prescris en plus Silicea.

En une semaine, le postérieur a perdu les 3/4 de son volume initial, Caïd ne boîte plus. Je continue les manipulations quotidiennes...

S’il fallait démontrer l’intérêt de l’ostéopathie, même dans les cas aigus, je crois que caïd serait l’exemple idéal : même sujet, même pathologie, même traitement médicamenteux ( mêmes produits, mêmes doses). La seule différence entre les deux épisodes, ce sont les manipulations et le traitement homéopathique (débuté cinq jours après le début des symptômes). On aurait même pu penser que, la jambe étant déjà lésée, la récupération serait plus lente lors de la rechute. Or, cela n’a pas été le cas, bien au contraire et la phase d’administration de médicaments en a été raccourcie.

L’ostéopathie offre donc un intérêt évident, en plus du traitement classique, pour accélérer la guérison du malade.

Je ne sais pas si cela tient à la libération de certaines zones peu mobiles favorisant la circulation des fluides ou à l’harmonisation globale du patient, ou aux deux, mais, en ce qui me concerne, il est certain que je ne me priverai plus jamais d’utiliser cette médecine, même dans des cas où, à priori, elle n’a pas sa place en première intention.



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