Une petite chienne caniche nain âgée de huit ans nous est présentée en consultation, car depuis trois jours, elle est abattue, se plaint parfois quand on veut la prendre et refuse de jouer. D’autre part, la propriétaire décrit une boiterie intermittente des antérieurs, non constatée lors de la consultation. L’appétit est conservé.
L’examen clinique est normal ; la palpation/pression ainsi que les flexions/extensions des différentes articulations ne déclenchent aucune douleur.
Au niveau ostéopathique, on observe :
– une première vertèbre cervicale en rotation gauche, accompagnée d’un gros point de tension entre l’occiput et l’atlas.
– Une céphalée importante
– La symphyse sphéno-basilaire en rotation gauche
– Le sacrum en rotation gauche
– Le sternum remonté à gauche
Le traitement effectué par des manipulations fasciales a permis d’obtenir en une semaine, une nette amélioration de la clinique, mais une deuxième intervention sur l’atlas a été nécessaire pour achever la guérison complète de la chienne.
Les conséquences des dysfonctions du groupe occipito-atlanto-axial peuvent être variables, selon l’importance des contractions et des restrictions engendrées. La rotation de l’atlas se produit autour de la dent de l’axis. Elle est rendue possible par la contraction des muscles cervicaux dorsaux et ventraux de manière assymétrique et/ou par celle des muscles rotateurs spécifiques. Les ligaments atlanto occipitaux latéraux, la capsule atlanto axiale et les ligaments de la dent de l’axis limitent ce mouvement de rotation.
Dans le cas décrit, les contractures des muscles cervicaux engendraient une douleur importante localement qui irradiait vers la tête, d’où la céphalée, celles des muscles brachio et sterno-céphaliques pouvant expliquer la boiterie intermittente. Dans d’autres cas, les restrictions de mouvement à ce niveau peuvent être à l’origine de toux par irritation de certains rameaux du nerf vague.
Les dysfonctions de la première vertèbre cervicale et plus largement du groupe formé par l’occiput (C0), l’atlas (C1) et l’axis (C2)apparaissent donc comme étant majeures et à l’origine de troubles non seulement locomoteurs, mais aussi comportementaux du fait de la douleur engendrée voire de symptômes moins spécifiques.