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042 - La dépêche du samedi 9 février*

Créé le : jeudi 31 janvier 2008 par Patrick Chêne

Dernière modificaton le : lundi 17 décembre 2018

Quand l’architecture sert de modèle à la Biologie.

Une notion architecturale a réussi en quelques années à faire son chemin en biologie : c’est la tenségrité. Un assemblage auto-contraint de câbles et de piliers en tension et en compression donnent des ensembles architecturaux beaucoup plus légers et résistants que les bâtiments traditionnels basés sur "l’empilement". Ils sont surtout moins sensibles aux contraintes extérieures (gravité, vent) en ceci qu’ils peuvent se déformer plus facilement et revenir dans leur position initiale.

légende : De l’architecture à la cellule, il n’y a qu’un pas ..? photos dome©Brad Sauter-fotolia.com, spider’s web © Roberta Bagnacani - Fotolia.com

Très vite, les biologistes ont fait le rapport avec la "construction" cellulaire : son cytosol, ses microtubules, ses filaments. Ils ont analysé le comportement cellulaire en culture par le biais des formules des architectes et y ont trouvé un modèle cohérent pour le fonctionnement cellulaire. La biophysique fait ainsi une entrée remarquée dans un univers jusque là dominé par la biochimie : des notions comme la Mécanotransduction [1] prennent alors tout leur sens.

Cette notion permet de comprendre pourquoi certains tissus "tendus" à la façon dont le ressent un ostéopathe ont un métabolisme ralenti qui repart après la détente imposée par la manipulation.

Mais aussi, l’idée de tenségrité étendue au corps entier éclaire pour beaucoup des notions de biomécanique et d’adaptabilité telles qu’elles sont conçues en ostéopathie :
 - chaînes lésionnelles,
 - micro-mouvements,
 - interdépendance de différentes zones pourtant éloignées.

Le corps, ensemble hétéroclite de parties dures en compression (les os) et de parties fusiformes en tension (les muscles) est vu comme un ensemble auto-contraint où la moindre déformation imposée (de l’extérieur ou de l’intérieur) va se répercuter sur l’ensemble du corps.

En ceci cette vision très récente du corps "projetée" par la tenségrité et adoptée par certains ostéopathes reprend étrangement les pensées d’un biologiste atypique du XIXe siècle :
 - "les muscles et les os sont indissociablement liés et interconnectés, façonnés les uns par les autres.."
 - "Forment une association indestructible, parties d’un tout, qui s’il perd son intégrité composite cesse tout simplement d’exister.."
 - "Si nous les étudions séparément, c’est une concession à notre étroitesse d’esprit [...] cela n’est pas seulement vrai du squelette, mais de la structure tout entière du corps"
 - de D’Arcy Thompson, Formes et croissance, Seuil, Paris, 1994

Plus d’informations

 Mémoire d’ostéopathie de Jean François Megret, téléchargeable ici : http://www.biblioboutik.vetosteo.com/spip.php?article12
 Et deux articles de ce confrère ostéopathe dans l’ostéo4pattes : http://www.osteo4pattes.net/spip.php?article236
http://www.osteo4pattes.net/spip.php?article334
 http://www.cidehom.com/science_at_n...

[1Phénomène qui fait que l’aptitude globale de synthèse dans la cellule dépend de sa "forme", globulaire ou étalée par exemple



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