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Le Ferrage, Ennemi de l’Ostéopathie ? (Rés)

Créé le : mercredi 14 novembre 2012 par Pierre Enoff

Dernière modificaton le : vendredi 8 décembre 2017

 Le ferrage indispensable pour éviter l’usure du sabot et le protéger ?

Éviter l’usure de la boîte cornée va à l’encontre de ce que la nature a mis au point.
C’est l’usure qui lui garantit une géométrie conforme, alors pourquoi l’homme a-t-il souhaité la réduire en posant un fer ?
C’est une mauvaise interprétation qui a perturbé l’observation. Effectivement, un cheval sédentarisé est dans l’incapacité de solliciter régulièrement son coussinet tendineux. Celui-ci s’atrophie au point que les vétérinaires traditionnels n’hésitent pas à le nommer coussin adipeux. L’atrophie de cet élément primordial pour l’amortissement ne lui permet plus de jouer efficacement son rôle. En se déplaçant sur un substrat agressif ou même simplement dur, le cheval ressent une gêne.
Il marche sur des œufs.

Devant cette observation, l’homme, qui est à l’origine de ce désordre, pense trouver la solution en fixant une orthèse sur la paroi. Le résultat est probant. En présence du fer, le coussinet tendineux se trouvant sous la fourchette et les glomes ne touche plus le sol et n’est donc plus sollicité. Le cheval se déplace alors sans gêne apparente. Nous pourrions être admiratifs devant un tel résultat et une telle ingéniosité de l’homme. Derrière cette apparente idée géniale se cache une autre explication qui échappe le plus souvent aux observateurs. En posant cette orthèse rigide sur la paroi, nous avons rendu sourd le cheval. En effet, la paroi est en fait un ensemble de poils agglutinés. Chaque poil constituant la muraille est équipé d’un bulbe et chaque bulbe est en charge de transmettre la vibration de la paroi grâce à des neuro-transmetteurs. Nous connaissons bien ce phénomène proprioceptif.

Lorsque nous passons notre ongle sur une surface, nous sommes en capacité d’en apprécier la rugosité.
Il en va de même pour le cheval.
Le sabot est un capteur sensoriel qui permet au cheval d’apprécier la nature du substrat et la qualité de l’appui sans avoir à « regarder ses pieds ».
Le cheval étant un animal nocturne, ce capteur, placé en bout de doigt, est indispensable pour assurer la protection de l’ensemble musculo-squelettique. L’interface « sabot » doit, pour être efficace, savoir apprécier en permanence son positionnement spatial. Equipé d’un fer, donc sourd à ses propres sensations, le cheval n’a plus cette capacité. Il se déplace ainsi sans discernement sur tout type de substrat.
L’interprétation de l’homme est donc fallacieuse. Il n’a pas protégé le cheval, il l’a rendu sourd, insensible et aveugle. C’est ainsi que l’on observe qu’un cheval ferré marche sur ses antérieurs avec ses postérieurs. Il n’a plus les moyens de se situer. Sa proprioception est gravement altérée. Dans le même temps les articulations, les cartilages hyalins, les tendons ne sont plus protégés par l’indispensable discernement locomoteur.

 La boîte cornée.

Elle est formée de trois textures pour assurer une interface performante.

 La paroi, autrement dit l’ongle, capteur sensoriel et pare-choc frontal.
 La sole, durillon en charge de la protection plantaire.
 La fourchette et les glomes, collagènes en charge de l’appui.

Coupe sagittale du doigt d’un équidé
Avec la présence d’un fer, le coussinet tendineux – plantaire – ne peut participer à l’amortissement. Il s’atrophie. C’est le coussinet périphérique qui est anormalement sollicité à l’impact. Le périphérique n’est pas en capacité d’emmagasiner l’énergie cinétique. Il n’a, ni la forme ni le volume pour remplir cette fonction. Chez un cheval « sabots libres », le périphérique n’intervient qu’après réception, dans les phases de mise en équilibre et de propulsion.

La boîte cornée n’est donc pas monolithique. Elle est constituée de ces trois textures qui remplissent des fonctions différentes et vont s’user chacune à leur façon. L’ancêtre du cheval ne disposait que de deux structures cornées, la paroi et la sole, mais de trois doigts. Les deux doigts latéraux participaient à l’amortissement. Ce système fonctionne toujours chez les cervidés par exemple.

La disparition des grands dinosaures a offert une niche écologique à l’ancêtre du cheval qui a gagné en taille, en corpulence et en vitesse de déplacement. La vitesse a demandé un système d’amortissement plus performant. La volonté d’obtenir un individu rapide a conduit à l’allongement des membres.
En effet deux méthodes sont répertoriées pour augmenter la vitesse de déplacement : l’allongement de la foulée ou l’augmentation du nombre de foulées. Suite ....

Suite ....

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