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094 - Dépêche d’avril 2012

Ostéopathie et Loi de Wolff
 
Créé le : lundi 21 mai 2012 par Frédéric Sebbah

Dernière modificaton le : lundi 21 septembre 2020
La loi de Wolff (chirurgien allemand 1836-1902) est un concept classique de la chirurgie orthopédique qui s’énonce comme suit :
  • L’os se forme et se résorbe en fonction des contraintes mécaniques qu’il subit.
  • Sa résistance varie en fonction de la direction laquelle la charge est appliquée.
  • L’os est plus fragile en tension qu’en compression.
  • L’activité musculaire modifie les contraintes supportées par les os in vivo. (L’application de cette loi en orthopédie se traduit par exemple dans le choix du type d’ostéosynthèse).

Cette loi énoncée il y a bien longtemps en se basant uniquement sur l’observation sur le terrain a trouvé sa justification en recherche fondamentale par l’étude du phénomène de mécano-transduction osseuse, c’est à dire la transformation d’un signal mécanique en un signal chimique au niveau cellulaire.</p

Ce processus est induit par la pression mécanique sur l’os (qui génère par ailleurs un effet piézo-électrique et donc un champ électromagnétique), ce qui active les ostéocytes mécano-senseurs, modifie la répartition du fluide interstitiel et de là entraîne une modification des caractéristiques morphologiques des cellules osseuses (adhésion-rigidité-motilité), une modification du cytosquelette et donc de la tenségrité cellulaire.

A l’échelle macroscopique ces remaniements permanents se traduisent par le remodelage osseux (production et résorption de l’os), processus physiologique très intense en phase de croissance mais qui se poursuit à l’âge adulte et qui détermine la forme, la taille et la qualité de l’os. Cette pression mécanique macroscopique est liée essentiellement à l’activité musculaire, variable dans le temps selon le groupe musculaire et l’activité physique.

Les altérations de ce remodelage, liées à des contraintes mécaniques inadéquates se traduisent par des anomalies de croissance dont les exemples les plus classiquement rencontrés sont les dysplasies ostéo-articulaires.

En ostéopathie les muscles sont inclus plus généralement dans ce que l’on appelle le fascia, dans une acception beaucoup plus large qu’en anatomie classique. (incluant ainsi, outre les muscles, les ligaments, tendons, aponévroses et tissus conjonctifs, voire le périoste de l’os, pour ce qui concerne le système musculo-squelettique).
Le fascia est une des composantes essentielles du système de tenségrité, modèle général d’étude de l’organisme vivant en ostéopathie, et déjà vérifié au niveau cellulaire.
(système de tenségrité = système en état d’auto-équilibre stable, comprenant un ensemble discontinu de composants comprimés à l’intérieur d’un continuum de composants tendus).

Le fascia (sens large) est un système en tension (type « hauban ») complété par les éléments en compression que sont les os (eux-mêmes constitués en systèmes de tenségrité).

Ces différents concepts, qui se sont construits au cours du temps et dans des domaines a priori différents se rejoignent ainsi, grâce à la recherche en physique fondamentale et son application en biophysique.
Ils montrent l’importance de la biomécanique générale, de l’étude des systèmes de contrainte dans toutes les dimensions de l’espace mais également dans le temps, immédiat (mouvement) mais aussi sur la durée de vie de l’animal.

L’ostéopathie permet de travailler sur ces contraintes dont les forces résultantes se constituent en systèmes d’hélices fasciales, que ce soit au niveau tronculaire, médullaire ou appendiculaire (on retrouve ce façonnage des segments osseux des membres notamment chez les races chondrodystrophiques).
En travaillant sur ce fascia, sur ses tensions et ses zones d’adhérence, on peut agir sur la façon dont les forces vont s’appliquer sur la structure osseuse.
On peut donc agir sur la biomécanique du corps, soulager les zones en souffrance et limiter les anomalies du remaniement osseux.

L’ostéopathie est donc une option essentielle pour permettre une croissance harmonieuse, en association avec une alimentation et une hygiène de vie adaptées aux besoins de l’organisme.
Il faut donc l’intégrer systématiquement et précocement au suivi du jeune animal pour dépister et traiter les dysfonctions avant que leur impact n’ait déjà obéré de façon importante le futur du patient.



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